Chère amie, Cher ami,
Le 11 mai, une partie des enseignants reprendront le chemin de l’école, et quelques jours plus tard une partie de nos enfants les rejoindront.
Chère amie, Cher ami,
Le 11 mai, une partie des enseignants reprendront le chemin de l’école, et quelques jours plus tard une partie de nos enfants les rejoindront.
Certaines écoles avaient anticipé, il y a déjà plusieurs jours, l’organisation à mettre en place.
Les parents et l’équipe pédagogique ont été contactés. La direction savait combien de familles étaient favorables à la reprise, combien d’enseignants pourraient revenir faire classe. Des réunions de cadrage avaient été tenues entre la direction et les équipes, et sur cette base des décisions ont été prises. Une information précise a pu être transmise aux familles la semaine dernière.
Pour d’autres écoles, la communication a été jugée tardive par les parents. Le ton employé et les informations transmises ont parfois généré encore plus d’inquiétude et refroidi sérieusement les parents qui avaient pourtant prévu de faire reprendre le chemin de l’école à leurs enfants.
Certains écrits provenant d’établissements scolaires nous ont particulièrement surpris. Notamment parce qu’ils étaient contradictoires avec les engagements pris par le gouvernement. Par exemple sur l’engagement de la continuité de l’enseignement à distance, ou bien sur le fait qu’aucun enseignement nouveau ne serait réalisé pendant la période à venir…
Si vous-même avez reçu de tels messages, n’hésitez pas à nous les transmettre par e-mail.
Ce qui est sûr c’est que cette reprise se fera dans des conditions très différentes d’une région à l’autre, d’une commune à l’autre, et d’un établissement à l’autre.
Il est vrai que c’est un casse-tête à mettre en œuvre, puisque la réouverture des écoles s’organise sur la base d’un protocole de 63 pages exclusivement sanitaire diffusé par le ministère de l’Éducation nationale.
Pour certaines écoles, une fois toutes les mesures respectées, on est loin des 15 places évoquées. Dans certaines classes, seulement 5 à 8 enfants pourront être accueillis.
Parallèlement, l’activité économique du pays reprend et les parents doivent retourner au travail. Les mesures de chômage partiel ne seront pas reconduites en juin. Donc, cela est évident, beaucoup de parents n’auront pas vraiment d’autres choix.
Le débat de la réouverture des écoles se situe actuellement à des niveaux politiques, économiques et sanitaires, et laisse peu de place aux enjeux éducatifs. Il faut bien admettre que ce retour à l’école ne ressemble à rien de ce que nous connaissons. Nous avons tous été stupéfaits, abasourdis, par cette situation inimaginable il y a encore 2 mois.
De nombreuses décisions, depuis, ont été prises dans l’urgence par la force des choses. Nous apprenons en marchant.
Éric Charbonnier, analyste à la direction de l’éducation à l’OCDE, nous a accordé un entretien que nous mettrons prochainement en ligne.
Il compare les inquiétudes actuelles sur la réouverture des écoles à celles générées au moment de leur fermeture par la mise en place du dispositif d’enseignement à distance : l’école à la maison. Après quelques semaines de rodage, finalement les choses se sont mises en place de manière plutôt satisfaisante.
La reprise sera donc progressive, et il faudra s’armer de patience. L’objectif est avant tout d’être prêt pour la rentrée de septembre. Il faut commencer, enclencher la démarche et ajuster ce nouveau fonctionnement au fur et à mesure.
Nous avons demandé à deux spécialistes de l’enfant de partager avec nous leurs analyses respectives de la situation et leurs conseils pour aborder sereinement cette rentrée pas comme les autres…
La pédiatre Edwige Antier et la psychologue Élisabeth Godon ont amicalement accepté notre invitation, et rédigé une tribune personnelle. L’une et l’autre s’avèrent résolument positives et rassurantes.
Elles mettent en avant les nombreux côtés positifs de cette période de confinement dans notre rapport à l’école :
Avec pragmatisme, la pédiatre Edwige Antier invite les parents qui peuvent poursuivre l’école à la maison à le faire.
Il n’y aura pas assez de place pour accueillir tous les élèves. La solidarité demain sera de laisser les places en classe aux enfants qui en ont le plus besoin, et à ceux dont les parents n’ont pas d’autres solutions.
La psychologue Élisabeth Godon nous amène à réfléchir sur nos peurs et nos inquiétudes.
Elle nous demande de prendre le recul nécessaire pour aborder positivement le retour à l’école et trouver les mots pour rassurer nos enfants.
« Pour ma part, je n’ai qu’une certitude : avec ou sans virus, si on veut éviter une forte augmentation du nombre d’enfants en échec scolaire, en danger ou en déshérence, en prévision de la rentrée prochaine, en septembre, il faut les rassurer. »
Chacune, avec les arguments propres à son domaine d’expertise, nous éclaire et nous redonne confiance.
Nous souhaitons à tous les enseignants, aux parents et aux enfants qui se préparent à reprendre le chemin de l’école ou celui du travail, une bonne reprise. Celle-ci sera nécessairement progressive.
Nous restons à vos côtés.
Priorité à l’éducation !
Sophie Audugé,
Déléguée Générale de SOS Éducation
P.S. : pour ceux qui poursuivront dans un premier temps l’école à la maison, notre guide des ressources pour l’école à la maison est à votre disposition. Retrouvez-le en cliquant ici.