Qu’avons-nous de plus précieux que notre enfant ?
Comment imaginer, devoir lâcher la main et voir notre petit filer, malgré nos recommandations, retrouver enfin son meilleur ami, pour être brutalement freiné par une exclamation :
- Non ! On ne se précipite pas !
- Respectez un mètre de distance !
- On se lave les mains !
- Mais pas tous à la fois !
L’idée vous inquiète des professeurs et assistantes masqués, tendus, les yeux fixés sur les petits élèves pour les empêcher de s’égayer dans la cour familière enfin retrouvée.
Il faudra reculer vite loin de la porte, pas question de s’approcher de l’autre parent anxieux qui s’éloignera déjà.
Les autorités ont dit : l’école, le 11 mai, ce sera facultatif. À vous de décider.
Comment ne pas être obsédé par ces souffles, qui pourraient transmettre des particules cornues, invisibles et mortelles, dont on nous a dit brutalement, le mardi 17 mars, devoir nous protéger en retirant notre enfant de l’école ?
Bien sûr, il y a l’élan du retour à la vie, à ses pairs, aux apprentissages, dans le cadre retrouvé, sa classe, le professeur, les cahiers, le tableau, selon le rythmes des heures, des récréations, du repas partagé…