L'Académie dit NON au Franglais dans nos institutions !

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Posté par : SOS Éducation - M 18 février 2022 11 commentaires

Chère amie, Cher ami,

Dans un rapport rendu public ce mardi 15 février, l’Académie française alerte et demande que les institutions françaises parlent français.

Ne vous y trompez pas, il n’est pas fait référence ici à l’usage de l’écriture dite « inclusive » dans nos institutions qui est tout autant scandaleuse, et que les immortels ont déjà largement dénoncé !

Non. L’Académie s’attaque cette fois à l’usage d’un anglais au rabais emprunté à des formules publicitaires pour remplacer le français dans la communication institutionnelle écrite de nos services publics, de nos régions, de nos centres de recherches, de nos musées…

Je citerai un exemple, le « coup de jeune » lancé par le département de la Sarthe pour (on l’imagine) accroître l’attractivité de ce territoire :

« Sarthe me up »
 

Formule censée donner envie de découvrir ce département des Pays de la Loire, ou plus exactement attirer des citadins télétravailleurs. Chacun jugera

Le rapport foisonne d’exemples aussi farfelus, dont on peut aisément douter de la pertinence et de l’atteinte de l’effet attendu. Parfois certaines modes ne sont pas bonnes à suivre, au risque d’en perdre sa nature, son latin…

La profusion des textes analysés dans ce rapport permet de prendre conscience de l’invasion de termes et expressions anglais ou franglais dans la communication institutionnelle écrite et de l’américanisation en cours pour déconstruire notre culture, notre histoire et bien sûr notre langue.

Vous pouvez consulter le rapport en cliquant ici.

Rappelons que les institutions qui se fourvoient dans de telles pratiques bafouent notre Constitution, qui fixe la règle de pratiquer la langue de la République, qui est la langue française.

Ce manquement est fortement critiquable à double titre :

  • Tout d’abord ces institutions, parce qu’elles sont des fleurons de notre pays, manquent à leur devoir d’œuvrer ensemble au rayonnement culturel et patrimonial de la France ;
  • Mais aussi, elles dénaturent la puissance universelle de notre langue pourtant reconnue dans le monde entier pour « sa solide structure syntaxique, sa précision lexicale et sa capacité d’abstraction ». Rappelons que le français est la langue de référence pour les traités juridiques de l’Union européenne… ce n’est pas l’anglais !

En outre, l’Académie française prend soin d’expliquer les désastres concrets de ces usages en termes de déconstruction de notre langue.

Je ne reprends ci-après qu’une maigre partie de l’analyse étayée formulée par les immortels dans leur rapport :

« L’emploi massif d’un vocabulaire anglais ou supposé tel entraîne de nombreuses modifications sur le français écrit.

  • En premier lieu, on a observé une absence frappante de régularité et même de cohérence dans les conventions d’écriture.
  • S’agissant de l’orthographe, d’un document à l’autre, parfois même d’une ligne à l’autre dans une même page, on constate d’importantes variations dans :
    • les marques du pluriel : des Fashion Week ; les start-up/ startups ; les business model ;
    • la graphie : chat/tchat ; pass/passe ; timelapse/time laps ; traffic/trafic ; Calisthenics Parks / Parc Street Workout ; s’ajoutent des choix graphiques artificiels fonctionnant comme une sorte de marque distinctive du produit : Box ULTYM ; CAPTUR E-TECH ; Improov Local ; Volcanic ;
    • l’emploi des majuscules et des accents : data/Data ; SPAM/spam ; video/vidéo.
  • Les mêmes hésitations apparaissent concernant les catégories grammaticales :
    • le genre : le/la COVID19 ; le/la Team ; le/la Data [Data étant originellement un pluriel] ;
    • la classe de mots : un objet collector (substantif, en anglais = collectionneur) ; le risque cyber [substantif ou qualificatif ?] ≠ le cyberterrorisme [préfixe] ; les basics [adjectif, en anglais] »

Ces attaques de destruction massive sur la structure de notre langue se combinent avec un appauvrissement du lexique.

Deux critères qui ont pour conséquence, comme nous l’avions déjà démontré s’agissant de l’écriture dite « inclusive », d’accroître les inégalités sociales et intergénérationnelles, en plus de nier notre histoire, notre patrimoine culturel, dans un programme de déconstruction de notre langue, pourtant socle de notre identité commune.

J’ai eu l’occasion de porter la parole de SOS Éducation sur ce sujet essentiel de la protection de notre langue, dans l’émission 90 minutes INFO sur CNews, animée par Nelly Daynac.

Vous pouvez retrouver mon intervention ci-dessous :

Vous pouvez aussi voir la vidéo directement sur Youtube en cliquant sur ce lien.

Et vous, quel est votre avis sur ce sujet ? N’hésitez pas à le partager avec nous en laissant un commentaire ci-dessous.

Priorité à l’éducation !

signature sophie auduge

Sophie Audugé,
Déléguée Générale de SOS Éducation

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11 commentaires

  • Yves Tarantik

    Les agences de publicité sont peuplées de petits mecs décervelés qui, à défaut d’avoir de l’imagination, pensent s’en sortir en pratiquant un snobisme de bas-étage !

  • Isabelle Solari

    Bravo à Sophie Audugé! Et grand, grand merci pour tout le travail de SOS Éducation!

  • Jean-Pierre VÉNEMBRE

    Tout à fait d’accord avec vous !
    À terme, le système métrique est même menacé (la première puissance commerciale mondiale le rejetant !). Dans le domaine des transports, tout se fait en pieds, pouces et…orteils !
    Même dans les publicités pour véhicules français, ils roulent à gauche !!!
    Et je ne vous parle pas de qui l’on voit au volant…C’est le monde à l’envers !
    Ma cotisation 2022 vous parviendra, dès que ma trésorerie sera rétablie.

    • SOS Éducation

      Cher Monsieur Vénembre,
      Un grand merci pour votre retour. Vos témoignages sont d’une grande importance pour SOS Éducation. Nous tenons également à vous remercier chaleureusement pour votre soutien précieux envers notre association. Bonne journée, l’équipe de SOS Éducation

  • Alain NEBOUT

    J’approuve votre combat. Avez-vous noté qu’un organisme d’État qui prétend lutter contre le franglais s’appelle “France Terme”. Il fallait le trouver…

  • delahayes

    tout doit être fait pour supprimer ” le franglais ou anglais ” de notre langue, même si nous ne sommes pas des décideurs nous pouvons à notre niveau nous battre si possible avec humour… hospitalisé un jour pour une maladie de peau j’ai répondu au dermatologue qui me demandait de me montrer mon “rash “.”chouette j’ai droit à une consultation en V.O “… utilisons des mots comme courriel, texto, clique et rapplique, comptant ou en liquide et non cash.. et jouons les idiots, à ceux qui nous parlent en anglais faisons les répéter en Français

  • JEAN PAUL PAUL MICHELETTI

    il y en a mare de ces anglissimes, et les plateaux TV et les radios devraient donner l’exemple, quand j’entends “cluster” alors qu’on a le mot foyer qui veut dire la même chose je ne comprends qu’on utilise ce mot. et burn out etc….. on pourrait trouver un équivalent; des mots comme week end qu’on utilise depuis très longtemps je peux l’admettre, mais trop c’est trop. dans mon patelin il a deux marchands de chaussures à quelques metres l’une de l’autres, “shoes city” et “work shoes”, p….. si j’étais le maire je leurs mettras des PV. respectons notre langue nom d’une pipe en bois; à Bruxelles presque tous les noms de commerce sont en anglais, bravo les belgicains (lol, un bon anglissime)

  • BOUTRY

    Quand on sait que le succès de l’anglais est dû au fait que « c’est la langue qu’’il est le plus facile de mal parler… »
    (Pas de déclinaisons, peu de conjugaisons du « you » passepartout, du neutre…etc…)

  • jean-claude roulliaux

    Assez de ces publicitaires du microcosme parisien ! Dernière publicité pour un site de restaurants: the fork, où l’ on nous ajoute, anciennement la fourchette !!! Déplorable…

  • Léau

    Unis par notre langue nous nous entendons à merveille.
    Wesch n’est pas d’origine anglaise. Arabe je crois.