Chère amie, Cher ami,
Dictée, orthographe, lecture, uniforme… Tiens donc !
Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a annoncé le 12 janvier la mise en place d’un “Plan orthographe”.
Ce plan prévoit pour les élèves de CM1 et CM2 :
- Le retour de la dictée
- 2 h de lecture et d’écriture par jour
- La lecture de 2 textes longs (supérieurs à 1 000 mots) chaque semaine
Le ministre a aussi annoncé la mise en place d’une heure hebdomadaire de soutien en français et mathématiques pour les élèves de 6e.
Elle serait assurée dans les collèges par des professeurs des écoles. Effet d’annonce car mesure absolument inapplicable, évidemment !
Mais surtout, ce n’est pas en 6ème qu’on apprend à lire, écrire et compter.
Et pas non plus en CM1-CM2 qu’il faut se soucier de l’orthographe.
Pap Ndiaye a d’abord annoncé donner la priorité à la lutte contre les inégalités.
Puis le ministre a changé de priorité : c’est devenu l’éducation sexuelle.
Aujourd’hui, c’est priorité à la dictée.
Entre nous, c’est tout de même la moins mauvaise idée.
Mais quel grand cafouillage !
Pendant ce temps le niveau s’effondre, et l’École n’instruit plus.
D’après les derniers résultats de la DEPP (le service statistique de l’Éducation nationale), à peine plus d’un tiers des élèves atteignent à l’entrée en classe de sixième une maîtrise satisfaisante en grammaire (38,5 %) et en orthographe (34,8 %) !
« Maîtrise satisfaisante » ne signifiant rien de plus que le niveau attendu en fin de CM2 !
Dans les autres domaines évalués du français, la part des élèves avec une maîtrise satisfaisante se situe un peu au-dessus de 50 %.
(50,2 % en compréhension de l’écrit | 51 % en lexique | 53,9 % en compréhension de l’oral)
Et en mathématiques, je vous passe les chiffres, mais ce n’est pas mieux…
Le niveau des élèves en France est catastrophique, et il est grand temps de s’en rendre compte !
Tout est à reprendre.
C’est pourquoi il ne nous est pas possible de soutenir le retour de la dictée sans préciser, avant tout, que l’enlever a été une décision politique désastreuse…
Le droit à l’instruction des enfants a été sacrifié.
Le pédagogisme politique a déconstruit l’instruction publique, et maintenant, les ministres de l’éducation tentent les uns après les autres de rafistoler, en recollant les morceaux à coup de mesurettes sans lendemain.
J’ai pu porter la voix de SOS Éducation sur 3 médias le jour de l’annonce du ministre : Dans la matinale de CNews, à midi sur Europe 1 puis à 18h30 au micro de Sud Radio.
J’ai eu l’occasion de rappeler que :
- La baisse du niveau touche tous les établissements et toutes les classes sociales
- Les inégalités se creusent : la chute est encore plus forte dans les classes sociales les moins favorisées
- Le gouvernement est incapable de réformer le système car il refuse d’imposer le retour à une école qui instruit
Et surtout, j’ai rappelé que SOS Éducation alerte depuis 20 ans sur ce sinistre déclassement de l’École française, et que l’Association pousse les bonnes mesures pour une École qui instruit, et qui respecte les besoins des enfants en matière d’apprentissage !
Accédez aux enregistrements vidéo de mes interventions sur les annonces hors sol du ministre de l’Éducation nationale, en cliquant simplement sur les aperçus ci-dessous :