Car l’EVARS n’est PAS un enseignement au même titre que le français ou les mathématiques.
>> Il ne s’agit PAS d’un volume horaire régulier : juste 3 séances EVARS annuelles, et non un programme suivi chaque semaine tout au long de l’année scolaire.
>> Ce n’est PAS une discipline du concours de recrutement (CAPES, agrégation…) : aucun candidat enseignant ne peut spécialiser sa formation sur l’EVARS.
>> Il n’y a (heureusement !) PAS d’évaluation formelle, à la différence des autres matières académiques : il n’existe pas d’examen pour mesurer et valider les apprentissages des élèves sur l’EVARS.
Dès lors, la question se pose de savoir ce qui est considéré comme un réel enseignement selon l’institution scolaire française !
Les remontées du terrain par des enseignants volontaires pour diffuser l’EVARS sont édifiantes.
L’offre de formation des enseignants reste très limitée et la communication du ministère, opaque. Seules 3 heures d’auto-formation sont proposées sur le site Magistère du ministère de l’Éducation nationale.
Certains rectorats ont organisé de courtes sessions de formation à distance, insuffisantes face aux enjeux.
Pourtant il est indispensable que la formation soit solide, si possible en présentiel et sur un cycle pluriannuel, pour que les enseignants puissent s’approprier le programme EVARS et le diffuser sans nuire aux enfants.
D’après nos sources, 1 référent EVARS a été nommé pour chaque établissement, aussitôt propulsé formateur de ses collègues, et animateur chargé de trouver des volontaires et de planifier les sessions…
Alors si « une minute payée par l’État, c’est une minute d’enseignement », que dire de la situation ubuesque actuelle ?
Car aucune heure fléchée n’est allouée pour l’EVARS dans les dotations des établissements.
En bref, zéro budget.
Ces heures seront intégrées aux services déjà nombreux des enseignants, a priori sans rémunération supplémentaire.
Certains enseignants, fatigués de travailler toujours plus sans contrepartie, refusent ce principe – très discutable – du bénévolat.
Ils subissent déjà les heures supplémentaires imposées, les classes surchargées… Sans oublier une perte de pouvoir d’achat suite au gel du point d’indice de la rémunération des fonctionnaires.
L’EVARS demande un réel effort, sur un sujet délicat, loin de leur discipline d’origine. Cela nécessite de se former et de préparer les séances avec soin. C’est du travail.
Certains enseignants ont pu négocier un accord avec le directeur d’établissement pour ponctionner le quota d’HSE (Heures Supplémentaires Effectives). Mais cela bloque tout autre projet éducatif, et ne suffit même pas à assurer les 3 séances annuelles demandées à chaque niveau scolaire…
L’EVARS sera-t-elle assurée de façon bénévole par les enseignants, comme l’espère le ministère ? Et alourdir encore le fardeau de professeurs parfois au bout du rouleau ?
L’EVARS va-t-elle être intégrée aux heures de cours ? Et donc rogner sur les enseignements des disciplines fondamentales, déjà amputés par de multiples dispositifs à l’intérêt parfois discutable ? Le tout dans un contexte de baisse du niveau scolaire des élèves…
L’EVARS va-t-elle se résumer à un énième effet d’annonce, faute de volontaires ? Ou bien cela augure un changement de stratégie : bras de fer avec les enseignants, puis volontaires désignés d’office par le ministère ?
Peut-on déduire de la phrase du ministre que « si ce n’est pas payé, c’est que ce n’est pas de l’enseignement » ?
J’en viens à la question :
L’EVARS est-il un enseignement ?
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