Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et à la Sexualité
FAQ

Mise en place du nouveau programme EVARS : quels changements à partir de la rentrée 2025 ?

Les enfants ont repris le chemin de l’École, et nous recevons beaucoup de questions de parents inquiets.

Voici nos réponses aux questions courantes ci-dessous, classées par thématiques !

CADRE LÉGAL ET OBLIGATIONS DES FAMILLES

Les textes officiels concernant l’EVARS sont disponibles en ligne sur le site du Ministère de l’Éducation nationale ici :

La circulaire du 4 février 2025 (qui annule et remplace les anciennes circulaires de 2018 et 2022)
https://www.education.gouv.fr/bo/2025/Hebdo6/MENE2503565C

Les programmes EVAR (maternelle et élémentaire) et les programmes EVARS (collège et lycée) à télécharger sur cette page :
https://www.education.gouv.fr/un-programme-ambitieux-eduquer-la-vie-affective-et-relationnelle-et-la-sexualite-416296

Oui, le programme et les séances sont obligatoires dans tous les établissements publics et
privés sous contrat avec l’Éducation nationale.
La participation aux séances est non négociable et ne nécessite pas l’accord parental. En effet, l’obligation d’assiduité consiste pour les élèves à se soumettre aux horaires et aux programmes d’enseignement définis dans l’emploi du temps de l’établissement.

« Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène » (article L. 312-16 du Code de l’éducation). Créée par la loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001.

« Destinée à tous les élèves, encadrée par un programme national, l’éducation à la sexualité exprime un engagement collectif de la Nation. En complément du rôle des parents et des familles des élèves, elle revêt un caractère obligatoire et elle est mise en œuvre sur l’ensemble du territoire, dans les établissements publics et dans les établissements privés sous contrat. »

Dans les établissements publics et privés sous contrat, au moins 3 séances annuelles doivent obligatoirement être dispensés, de la maternelle à la Terminale. 

« Depuis la loi du 4 juillet 2001, une information et une éducation à la sexualité doivent être dispensées de manière progressive dans les écoles, les collèges et les lycées, à raison d’au moins trois séances annuelles, par groupes d’âge homogène, à travers une approche globale, positive et bienveillante. »

Source : educ.gouv.fr

Organisation pratique – Ce que prévoit le programme :

À l’école maternelle :

  • L’équipe éducative peut s’appuyer sur le quotidien de la classe et sur les activités menées habituellement.

À l’école élémentaire :

  • L’organisation et le volume horaire des séances sont définis par les équipes éducatives et pédagogiques ;
  • Les modalités sont présentées aux conseils des maîtres et de cycles.

Au collège et lycée :

  • Des séances de deux heures sont recommandées par le programme officiel ;
  • La programmation et l’organisation de temps ou de séances sont préparées par les personnels
    responsables des séances spécifiques et présentées dans le cadre du conseil pédagogique ;
  • Des séances spécifiques sont intégrées dans l’emploi du temps ;
  • Ces séances sont complétées par des temps intégrés aux séances disciplinaires.

En plus des trois séances spécifiques obligatoires, le programme peut être complété par :

  • Des événements particuliers
  • Des heures de vie de classe
  • Des projets d’éducation à la citoyenneté au cycle 4

Sont concernés tous les élèves de la maternelle au lycée fréquentant un établissement scolaire sous contrat avec l’Éducation nationale, qu’il soit public ou privé.

Il existe des programmes dédiés pour niveau :

  • 1er degré : EVAR – éducation à la vie affective et relationnelle (1 programme dédié aux maternelles et 1 programme dédié à l’élémentaire peuvent être téléchargés ici) ;
  • 2d degré : EVARS – éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité (1 programme dédié au collège et 1 programme dédié au lycée peuvent être téléchargés ici) ;

ORGANISATION ET TRANSPARENCE

Seuls les objectifs d’apprentissage annuels sont obligatoirement communiqués. Selon la FAQ du ministère de l’Éducation nationale, les établissements n’ont aucune obligation de répondre aux demandes d’information supplémentaires des parents.

« Les parents d’élèves sont informés des objectifs d’apprentissage annuels de cette éducation selon des modalités laissées à l’initiative de chaque école et établissement. » Circulaire du 6 février 2025

Cependant, la FAQ du ministère omet de mentionner que les parents disposent bien d’un droit d’information indiqué dans le Code de l’Éducation :

Selon l’article D. 111-4 du Code de l’Éducation, les parents disposent, dans le cadre du dialogue assuré entre parents et équipe éducative, d’un droit légal d’adresser à l’école ou à l’établissement :

  • Une demande d’information
  • Une demande d’entrevue

Toute réponse négative de la part de l’établissement doit être motivée.

Les intervenants autorisés à dispenser les séances sont :

  • Les personnels enseignants (responsabilité première)
  • Les personnels de la médecine scolaire
  • Les personnels sociaux de l’Éducation nationale
  • Des associations agréées par l’Éducation nationale

Conditions d’intervention :

« Les professeurs en ont la responsabilité première. Elle peut être mise en œuvre en coresponsabilité avec les personnels éducatifs, sociaux et de santé de l’éducation nationale […] Des partenaires extérieurs, tels que des associations spécialisées, dont les compétences sont dûment reconnues et agréées aux niveaux national ou académique, peuvent être associés aux équipes de personnels de l’éducation nationale. » – Source Programme d’éducation à la vie affective et relationnelle à l’école maternelle

Important : L’intervention d’associations agréées, si elle a lieu, doit toujours s’effectuer en présence d’un ou plusieurs membres de l’équipe éducative et être préparée et coordonnée avant toute séance.

COMMENT AGIR EN TANT QUE PARENTS

Non, aucune dispense ne peut être officiellement accordée. Aucun des modèles de dispense circulant sur Internet n’est officiel.

« Non, les écoles n’ont pas le droit de déroger aux obligations légales concernant l’éducation à la vie affective et relationnelle. Aucun document ne peut être accepté ni demandé par l’école. » –  FAQ EVARS 6 février 2025 du Ministère de l’Éducation nationale

Un recours juridique a été exercé par sept associations et 300 parents le 21 février 2025 devant le Conseil d’État demandant l’annulation du programme d’éducation à la sexualité (EVARS).

Le recours a été rejeté par une décision du Conseil d’État rendue le 27 juin 2025 :
https://www.conseil-etat.fr/fr/arianeweb/CE/decision/2025-06-27/501820

Un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme est envisagé.

Les parents n’ont pas le droit de s’opposer légalement au programme EVARS, bien au contraire. Toute contestation est systématiquement signalée à la hiérarchie.

« Les personnels sont protégés par le cadre légal lorsqu’ils mettent en œuvre le programme […] La mise en œuvre effective de ces séances repose sur la mobilisation de la communauté éducative et le soutien apporté par toute la chaîne hiérarchique aux personnels qui les animent, notamment en cas de contestation d’enseignement. Chaque difficulté doit systématiquement faire l’objet d’un signalement. » – FAQ EVARS 6 février 2025

Non, les élèves ne peuvent pas s’opposer à cet enseignement.

« Les élèves n’ont pas le droit de s’opposer à un enseignement en raison de leurs convictions religieuses ou de toute autre considération. En effet, l’obligation d’assiduité qui incombe aux élèves (article L. 511-1 du code de l’éducation) implique notamment d’accomplir tous les travaux écrits et oraux qui leur sont demandés par les enseignants et respecter le contenu des programmes. » – Source Vademecum ‘La laïcité à l’école’, octobre 2020, Ministère de l’Éducation nationale

Voici la démarche recommandée pour échanger avec l’établissement de votre enfant :

Il vous est possible de prendre rendez-vous avec le chef d’établissement ou un membre de l’équipe pédagogique pour ouvrir le dialogue. Ce droit est inscrit dans le Code de l’Éducation, qui prévaut sur la FAQ du ministère.

Les points à aborder :

  • Vos préoccupations concernant ce programme
  • Le stade de développement de votre enfant
  • Les modalités pratiques :
    • Qui interviendra (professeur, association…) ?
    • Accès aux contenus pour les familles
    • Quels personnels seront présents lors des séances ?
  • Votre souhait que vos enfants ne soient pas exposés à des contenus pouvant les heurter

Base légale :

Les articles L. 111-4 et D. 111-4 du Code de l’Éducation garantissent le droit des parents à l’information et au dialogue avec l’équipe éducative.

CONTENU DES SÉANCES ET INTERVENANTS

Il y a eu une évolution réglementaire importante :

La circulaire EVARS du 4 février 2025 annule et remplace les circulaires de 2018 et 2022.

Des protections ont été supprimées :

Les circulaires précédentes précisaient :

« Cette éducation vise à la connaissance, au respect de soi, de son corps et au respect d’autrui, sans dimension sexuelle stricto sensu à l’école élémentaire. » – Source Circulaire 2018 sur l’éducation à la sexualité

Nouvelle formulation :

La circulaire actuelle ne contient plus cette mention explicite, mais le texte suivant :

« L’éducation à la sexualité est adaptée à l’âge des élèves. C’est pourquoi elle se construit en deux étapes différenciées et complémentaires : une « éducation à la vie affective et relationnelle » pour l’école primaire et une « éducation à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité » pour le collège et le lycée. »Source circulaire EVARS de février 2025

Les seules garanties claires qui subsistent sont les suivantes :

  • « Ajustement à l’âge et à la maturité des élèves »
  • « Respectant leur rythme de développement »
  • « Apprentissage du respect de l’intimité corporelle et psychique »

La circulaire de février 2025 peut porter à confusion, car d’un côté, elle assure que la sexualité ne sera pas présente dans les programmes maternelle et élémentaire, mais de l’autre, elle associe à plusieurs reprises le terme éducation à la sexualité et les niveaux maternelle/élémentaire : « Définie par les articles L. 121-1 et L. 312-16 du Code de l’éducation, « l’éducation à la sexualité » se déploie de manière progressive de l’école maternelle jusqu’aux classes du lycée. »

Selon le ministère de l’Éducation nationale :

« Les contenus utilisés sont strictement pédagogiques et adaptés à chaque âge. Par ailleurs, l’ensemble des contenus utilisés par les intervenants extérieurs, institutionnels ou associatifs, sont expertisés en amont, avec les membres de l’équipe éducative. » FAQ EVARS 6 février 2025

⚠️ Note : la circulaire indique que l’éducation à la sexualité est adaptée à l’âge des élèves. Alors que les niveaux maternelle et élémentaire ne sont pas censés être concernés par l’éducation à la sexualité. L’utilisation de ces termes est donc inappropriée et créée une confusion certaine pour le lecteur.

La répartition par niveau doit s’effectuer comme suit :

  • Premier degré : vie affective et relationnelle (les questions liées à la sexualité ne sont pas abordées selon le ministère)
  • Second degré : notions biologiques d’anatomie et de reproduction, prévention des risques, droits humains

Encadrement :

« L’expertise didactique et pédagogique des enseignants et personnels concernés leur permet de construire des séances […] conformes au programme et adaptées à l’âge des élèves. » – Source FAQ EVARS de l’Éducation nationale

⚠️ Remarque : Les enseignants ne sont pas formés au développement de l’enfant, formation qui relève de la médecine et de la psychologie.

Oui, sous conditions strictes. Les établissements scolaires doivent veiller à remplir les conditions suivantes :

  • Ces associations doivent être agréées au niveau national ou académique ;
  • Chaque intervention doit systématiquement être anticipée et coordonnée avec l’équipe éducative ;
  • Binôme obligatoire avec un personnel de l’Éducation nationale ;
  • Les interventions extérieures se déroulent à la fois sous la responsabilité pédagogique d’un membre de l’équipe éducative ;
  • Et sous la responsabilité du chef d’établissement.

Les obligations des intervenants extérieurs :

  • Ils doivent respecter la nature scolaire de l’éducation ;
  • Ils doivent s’abstenir de tout militantisme ou prosélytisme ;
  • Ils doivent promouvoir le respect et l’égalité ;
  • Ils ne peuvent intervenir que dans le cadre de leur champ de compétence.

SOS Éducation

Association Loi 1901 à but non lucratif, reconnue d’intérêt général
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