SOS Éducation :
Comment s’est passée l’école à la maison dans votre établissement?
D. E. : Elle a été mise en place dès le mardi 17 mars, à j+1 de la mise en confinement.
Cela a demandé à toute l’équipe d’inventer de nouvelles modalités pédagogiques, la création de contenus facilement transmissibles pour les familles, sans l’appui du matériel pédagogique, conçus en fonction des 4 tranches d’âge accueillies, en français et en anglais.
SOS Éducation : Tous vos enseignants sont-ils parvenus à assurer leurs cours ?
D. E. : Oui, progressivement, les contenus ont été conçus à tour de rôle, ainsi que l’animation de sessions en visioconférence. Nous avons formé notre équipe à l’utilisation de ces outils numériques, un petit pas pour la technologie mais un pas de géant pour nos éducatrices Montessori.
Nous sommes très fières de notre équipe qui a réussi à transformer sa pratique d’éducatrice,ancrée dans un matériel d’une grande puissance pédagogique et dans le réel du quotidien avec les enfants, en un enseignement à distance d’une grande qualité.
SOS Éducation : Tous les élèves ont-ils pu suivre avec assiduité ? Si non, combien d’élèves ne sont pas parvenus à suivre en mode “école à la maison”?
D. E. : D’après les retours des familles, la plupart des enfants ont suivi le programme proposé.
Enseigner est un vrai métier, et le cumul de télétravail des parents avec le fait de faire travailler les enfants, a représenté pour beaucoup de familles un véritable défi, nous en avons bien conscience, pour l’avoir vécu également.
Le rythme a été difficile à trouver au démarrage (comme pour tous d’ailleurs) mais nous avons veillé à les accompagner au mieux, en leur proposant notamment des RDV individuels.
SOS Éducation : Avez-vous eu des retours réguliers des parents ? Qu’est-ce qui s’est bien passé ? et moins bien passé ?
D. E. : Les parents nous ont fait part de manière très spontanée des éventuelles difficultés rencontrées, de leurs situations familiales, ce qui nous a beaucoup touchées et nous a permis de mieux les comprendre.
Nous avons pour habitude d’être très réactives aux mails de nos familles et avons essayé de continuer à l’être pour eux.
Le lien est donc resté vivant pendant le confinement. Nous avons eu de nombreux témoignages positifs également, des encouragements (qui nous ont donné des forces) et des feedback/ retours d’expérience des activités proposées. Les éducatrices ont également pu communiquer directement avec les familles grâce à la mise en place d’une adresse e-mail dédiée à l’équipe pédagogique.
Nous avons compris que certaines familles étaient en grande difficulté, du fait de cumuler travail et enfants à la maison. Nous avons été particulièrement attentives à ces situations.
SOS Éducation : Comment avez-vous reçu l’annonce du président de la République de la réouverture des écoles ? Pourquoi ?
D. E. : De manière très positive car nous croyons que l’école est un lieu de vie essentiel pour les enfants. Il est constitutif d’un équilibre très important avec le milieu familial, il incarne l’ouverture et la connaissance, deux éléments essentiels à leur développement. Et puis les enfants se sentent bien à l’école, ils y retrouvent des personnes qui leur sont chères, leurs amis, une routine qui les ancre, mais aussi beaucoup d’autres choses qu’on ne soupçonne pas (odeurs, sensations, rituels, etc.).Tout cela appartient à leur monde.
SOS Éducation : Comment cela a-t-il été perçu par vos équipes ?
D. E. : De manière positive il me semble, mais non sans une certaine angoisse quant à la réalité sanitaire. Très en amont, nous avons commandé tout le matériel nécessaire à la protection de tous. La mise en place d’un protocole strict a également structuré la reprise de manière à rassurer les esprits. Enfin, la semaine en amont de la reprise, nous nous sommes entretenus en équipe avec notre psychologue scolaire. Cela a fait du bien à tous, replaçant les enjeux de la reprise à l’endroit de la sécurité affective, du plaisir et du lien avant toute ambition purement pédagogique. Nous nous sommes imposées de rester humbles et raisonnables face à la situation, nous avançons doucement mais sûrement dans cette reprise. Un pas après l’autre.
SOS Éducation : Qu’est-ce qui vous inquiète ?
D. E. : Que le virus, malgré toutes nos barrières, s’infiltre en douce dans l’ école et viennent fragiliser notre communauté (familles et équipe 123).
Évidemment, nous craignons que les familles se retrouvent en difficulté sur le plan matériel et qu’elles se retrouvent malgré elles à devoir faire le choix de retirer leur enfant de l’école. C’est pourquoi nous cherchons à trouver un maximum de solutions pour soutenir les familles, individuellement.
SOS Éducation : Avez-vous déjà pu consulter vos équipes ? Combien de vos enseignants sont d’accord pour reprendre ?
D. E. : 100 % de l’équipe des 2/3
75 % des 3/6 (avec 2 éducatrices restées à la maison en raison de leur grossesse, et les autres en raison de contraintes familiales – garde d’enfants).
SOS Éducation : Avez-vous eu des contacts avec les parents d’élèves ? Sont-ils favorables à une reprise ?
D. E. : La majorité des familles a repris le chemin de l’école. C’est pour cette raison que nous accueillons les enfants 2 jours et demi par semaine, afin de constituer des groupes de moins de 10 enfants par classe.
D’autres familles souhaitent revenir dans un deuxième temps, au mois de juin.
SOS Éducation : Pensez-vous qu’il y aura un absentéisme important côté élèves ? Si oui, combien en pourcentage ?
D. E. : Peu nous concernant parmi les familles qui souhaitent revenir.
SOS Éducation : Selon vous, la reprise progressive des écoles le 11 mai est-elle une bonne ou mauvaise chose ? Pourquoi ?
D. E. : Positif, dès le 12 mai, les portes de nos deux écoles étaient ouvertes. Les familles sont très reconnaissantes et soulagées, les équipes sont incroyables et ravies de retrouver leurs classes.
Les enfants de retour sont très heureux d’être là et cela donne du sens à cette reprise.
SOS Éducation : Quelles sont les mesures sanitaires que vous pensez pouvoir mettre en place ?
D. E. : CF notre protocole d’accueil transmis aux familles en amont de la rentrée.
SOS Éducation :
Distance :
Désinfection des sanitaires, des surfaces et sols, des objets :
Port du masque : enfants ? enseignants ? personnel ?
Gants :
Cantine :
Dépose et récupération des enfants
Combien d’enfants pensez-vous qu’il est possible, réaliste, d’accueillir dans une classe ?
D. E. : Nous suivons les directives du gouvernement. 10 est un nombre raisonnable en effet, surtout pour deux éducatrices qui encadrent chaque groupe.
SOS Éducation : Pensez-vous maintenir les récréations ?
D. E. : En petits groupes oui et en proposant des jeux ciblés aux enfants comme le parachute (nous en avons deux à l’école). Les éducatrices seront davantage force de proposition. En revanche, nous savons que le risque zéro en matière de contact n’existe pas. Il s’agit d’enfants, nous ne souhaitons ni ne pouvons contraindre leur liberté de mouvement outre mesure…
SOS Éducation : Et les activités périscolaires ? Sportives ?
D. E. : Notre professeur de sport propose des cours en tout petit groupe, chaque jour dans l’école.
Le mercredi après-midi nous organisons des ateliers d’art, de musique et chant. Toutes ces activités font partie intégrante de notre pédagogie, il nous semblait donc très important de les proposer aux enfants.
SOS Éducation : Pensez-vous qu’il sera possible pour les enseignants de gérer des enfants en classe et d’autres à distance ?
D. E. : ous avons dû recruter afin de renforcer nos équipes, pour continuer d’assurer l’école en classe et l’école à la maison.
Nous avons une éducatrice dédiée à la coordination du home schooling et qui n’est pas en présentiel et une assistante administrative qui gère les différents envois aux familles (fiches pédagogiques et lien de connexion aux visios).
Nous avons dû démultiplier notre activité en un temps record, en inventant de nouvelles procédures, un vrai défi !
SOS Éducation : Ceux qui ne veulent pas venir, pensez-vous qu’ils pourront poursuivre « la classe à la maison » ?
D. E. : Nous allons tout faire pour, en soutenant davantage les parents qui restent les premiers moteurs de ce maintien du home schooling. Nous travaillons à améliorer la présentation des fiches par des vidéos qui contextualisent l’activité dans le programme général et le sens que cela a pour l’enfant.
SOS Éducation : Quelles sont vos attentes et vos besoins pour que tout se passe bien ?
D. E. :
SOS Éducation : Quelles sont vos principales craintes ?
D. E. : Se retrouver confinés à nouveau, avoir des membres de la communauté enfantine malades.
SOS Éducation : Quelles sont vos recommandations, ou vos suggestions ?
D. E. : Échanger autant que possible sur nos situations individuelles et collectives, s’entraider, se soutenir et respecter tous les gestes barrières indispensables pour le moment.
SOS Éducation : Comment votre école s’est-elle organisée concernant
la « continuité pédagogique » ?
Enseignante : Recensement de l’équipement des familles et enseignants pour identifier les supports qui peuvent être exploités par l’équipe enseignante.
Enseignante : De la direction – assurer le plus possible la continuité pédagogique pour nos matières
SOS Éducation : Comment l’annonce de la « continuité pédagogique » a-t-elle été perçue par l’ensemble du corps enseignant ?
Enseignante : Plus ou moins naturellement en fonction de la dextérité de chacun vis-à-vis du « virtuel »
SOS Éducation : Est-ce que l’organisation a été compliquée à mettre en place ?
Enseignante : Pas simple en effet
SOS Éducation : Tous les enseignants ont-il pu assurer les cours à distance ?
Enseignante : Je pense que oui mais pas de la même façon, ni facilité.
SOS Éducation : Comment les choses se sont mises en place en matière d’organisation ?
Enseignante : Chacun a proposé des solutions et chacun s’est approprié technique, support et rythme. Le tout coordonné par notre directrice qui elle-même était supportée et inspirée par les expériences des autres établissements Espérances Banlieues
SOS Éducation : Aviez-vous tous les éléments nécessaires (sur le plan pédagogique mais aussi sur un plan matériel) pour mener à bien la « continuité pédagogique » ?
Enseignante : Je m’adapte au fur et à mesure
SOS Éducation : Quel matériel avez-vous utilisé (mis à disposition de l’école, le vôtre, un prêt… / idem concernant la connexion internet) ?
Enseignante : Téléphone et ordinateur avec accès internet personnel
SOS Éducation : Quels moyens avez-vous utilisés pour être en contact avec les familles, vos élèves … ?
Enseignante : Téléphone, e-mails, réunions virtuelles
SOS Éducation : Quels systèmes, logiciels, applications avez-vous utilisés pour communiquer vos cours, exercices…?
Enseignante : Duolingo, Zoom, pdf, PowerPoint, Word, Excel..
SOS Éducation : Étiez-vous déjà à l’aise avec ces outils ?
Enseignante : Certains, oui
SOS Éducation : Avez-vous été formé(e) ? Si oui, comment ? Par qui ?
Enseignante : Partiellement – PowerPoint, Excel, Word par des organismes de formation professionnelle lorsque j’étais salariée dans un grand groupe
SOS Éducation : Avez-vous développé vos compétences sur cet outil pendant le confinement?
Enseignante : Oui je suis plus à l’aise avec les réunions virtuelles
SOS Éducation : Allez-vous poursuivre l’usage de certains outils en classe ?
Enseignante : Oui certainement
SOS Éducation : Que vous ont appris, apporté ces changements de mode de travail ?
Enseignante : Que pour l’enseignement d’une langue, il faut travailler l’écoute ! Je souhaite demander au parents de faire tester l’ouïe de leurs enfants.
SOS Éducation : Tous les élèves de votre classe ont-ils suivi vos cours à distance et ont-ils remis les devoirs demandés ?
Enseignante : Non mais pas plus qu’avant
SOS Éducation : Combien d’élèves ne se sont pas manifestés ? Sur combien d’élèves au total ?
Enseignante : 2 sur 12 ont fait la girouette. Parfois ils étaient accessibles parfois non
SOS Éducation : Avez-vous pu joindre les familles ?
Enseignante : Dans 1 cas je suis restée sans réponse à toutes mes sollicitations
SOS Éducation : Avez-vous pu en remettre certains au travail ?
Enseignante : Avec la carotte d’une réunion Zoom où ils peuvent tous se voir, oui !
SOS Éducation : Ces élèves sont-ils également des décrocheurs en classe ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Avez-vous des élèves en situation de handicap dans votre classe ? Si oui, combien ?
Enseignante : Ils ne sont pas identifiés mais je pense en avoir plus de 50% donc 6 ou 7
SOS Éducation : Avez-vous pu les accompagner ? Les systèmes d’aide habituels (ATSEM,…) sont-ils restés opérationnels ? Avez-vous pu maintenir la continuité pédagogique pour eux ? De quelle manière ? Avez-vous adapté votre pédagogie, les documents transmis, et devoirs à faire, pour eux ?
Enseignante : J’essaie de varier les présentations et les supports (visuels, auditifs…)
SOS Éducation : Avez-vous pu organiser des points réguliers avec les parents ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : En étaient-ils demandeurs ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Avez-vous modifié la nature des exercices et devoirs demandés du fait que les élèves pouvaient s’aider de leur cours, ou bien se faire aider par les parents ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Avez-vous noté les devoirs maison, les rendus ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Par notes ou par compétences ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Avez-vous ajusté votre notation à la situation particulière des élèves ?
Enseignante : D’une certaine façon
… au niveau que vous connaissez de l’élève ? Oui
… au niveau d’aide que vous pensez qu’il a eu ? Non
… au mérite du fait des conditions intrafamiliales que vous connaissez ? Oui
… à l’assiduité au travail ? Oui
SOS Éducation : Avez-vous senti un relâchement, une baisse de l’assiduité après l’annonce du ministre Jean-Michel Blanquer sur le fait que les notes ne seraient pas comptées dans les bulletins ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Avez-vous le sentiment que vous avez pu avancer normalement dans le programme ? Plus vite (vous êtes en avance), plus lentement (vous êtes en retard) ?
Enseignante : Cela dépend des élèves
SOS Éducation : Avez-vous le sentiment que les évaluations que vous avez pu mener à distance vous permettent de juger si vos élèves ont acquis ou pas les connaissances attendues ?
Enseignante : Elles n’ont rien à voir entre elles donc je ne peux pas comparer
SOS Éducation : Avez-vous pu varier les activités demandées du fait justement de travailler à distance ? Par exemple, quelle activité avez-vous pu donner à faire qui n’aurait pas été possible en classe ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Si vous deviez évaluer le temps de travail, vous diriez que vos élèves ont dû passer combien de temps à travailler sur votre matière par jour (pour la maternelle et le primaire), par semaine (pour le collège) à comparer avec quelle durée de cours ?
Enseignante : 10 min par jour… en moyenne
SOS Éducation : Avez-vous remarqué des différences de comportement chez vos élèves ? Angoisses, peur… ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Diriez-vous que votre temps de travail a été plus élevé, moins élevé, ou identique par rapport à celui nécessaire en classe ordinaire ?
Enseignante : Plus élevé
SOS Éducation : Quel a été le rôle des parents ? Que leur avez-vous demandé de faire ? Combien de temps pensez-vous qu’ils devaient passer par jour pour veiller à l’assiduité de leur enfant ?
Enseignante : Juste de s’assurer que l’enfant soit à l’heure et disponible pour les RDV téléphoniques individuels. Normalement 5 min le mardi matin et 5 min le jeudi matin mais cela n’a pas été le cas…
SOS Éducation : Pendant cette période de confinement, quelle est la plus grande difficulté que vous avez rencontrée ?
Enseignante : Le manque de ponctualité des élèves et le manque de réactivité des parents quant aux messages qui leurs sont envoyés.
Pour beaucoup de parents il faut laisser dormir leurs enfants donc il ne faut pas les déranger le matin avant 10-11h… Ce ne sont pas des vacances…
SOS Éducation : Quels sont les enseignements que vous avez pu en tirer ?
Enseignante : Il vaut mieux retarder la mise en place d’un mode de fonctionnement que tâtonner.
Il faut limiter le nombre de messages dispensés aux parents.
Il faut être ferme dès le départ sur le respect des horaires.
Avoir un rythme est primordial pour tous.
SOS Éducation : Si vous deviez donner 3 à 5 points positifs de cette situation?
Enseignante : Permet d’avoir un contact individuel avec chaque élève.
Elle a permis à certains parents de se rendre compte de l’attitude que leurs enfants pouvaient avoir vis-à-vis du travail en classe (pour le meilleur et pour le pire).
Nous a poussés à regarder, voire écouter différemment.
Nous a poussés à la créativité en nous sortant de nos zones de confort.
SOS Éducation : Si vous deviez donner 3 à 5 points négatifs ?
Enseignante : Elle a creusé les inégalités.
Elle a endommagé l’année scolaire.
Fragilisé des situations familiales déjà mises à mal.
SOS Éducation : Êtes-vous favorable à la reprise de l’école le 11 mai prochain ?
Enseignante : Ce n’est pas à moi de l’être.
SOS Éducation : Pourquoi ?
Enseignante : Car il s’agit d’une question de santé publique.
SOS Éducation : Retournerez-vous faire classe ?
Enseignante : Peut-être
SOS Éducation : Pourquoi ?
Enseignante : Si les conditions sanitaires sont respectées.
SOS Éducation : Appréhendez-vous ce retour ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Pour quelles raisons ?
Enseignante : C’est une rentrée !
SOS Éducation : Pensez-vous que le taux d’absentéisme sera très important dans votre établissement ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Côté enseignants ? Si oui, quel pourcentage à votre avis ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Côté élèves ? Si oui, quel pourcentage à votre avis ?
Enseignante : 40%
SOS Éducation : Quels profils d’élèves seront présents selon vous ?
Enseignante : Ceux qui ont des parents qui travaillent et qui ne font pas le ramadan.
SOS Éducation : Êtes-vous favorable au volontariat des familles pour envoyer leurs enfants à l’école ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Pensez-vous qu’il faille imposer à certaines familles le retour de leurs enfants à l’école, en fonction de l’assiduité ?
Enseignante : Où est l’intérêt de l’enfant ?
SOS Éducation : Pensez-vous que, pour les élèves assidus et les parents qui le demandent, le maintien de l’école à la maison est une bonne solution pour limiter le nombre d’élèves par classe ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Pour ceux qui ne seront pas présents, pensez-vous possible de continuer l’enseignement à distance, en même temps que le cours en présentiel ?
Enseignante : Il faut réfléchir comment c’est possible et trouver un compromis.
SOS Éducation : Comment votre école s’est-elle organisée concernant
la « continuité pédagogique » ?
Enseignante : Support à créer par chaque enseignant et communication à l’aide de l’ENT
Enseignante : Direction : donner du travail de façon modérée mais constante pour que chacun puisse s’adapter
SOS Éducation : Comment l’annonce de la « continuité pédagogique » a-t-elle été perçue par l’ensemble du corps enseignant ?
Enseignante : Une évidence qui irait logiquement avec des investissements différents suivant les situations de chacun
SOS Éducation : Est-ce que l’organisation a été compliquée à mettre en place ?
Enseignante : Non mais elle a demandé beaucoup de travail
SOS Éducation : Tous les enseignants ont-il pu assurer les cours à distance ?
Enseignante : À peu près
SOS Éducation : Comment les choses se sont mises en place en matière d’organisation ?
Enseignante : Cours et exercices transmis par le biais de l’agenda électronique
SOS Éducation : Aviez-vous tous les éléments nécessaires (sur le plan pédagogique mais aussi sur un plan matériel) pour mener à bien la « continuité pédagogique » ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Quel matériel avez-vous utilisé (mis à disposition de l’école, le vôtre, un prêt… / idem concernant la connexion internet) ?
Enseignante : Le mien
SOS Éducation : Quels moyens avez-vous utilisés pour être en contact avec les familles, vos élèves… ?
Enseignante : E-mail, téléphone en cas de décrochage, visioconférence (très ponctuelle et seulement après les vacances de printemps)
SOS Éducation : Quels systèmes, logiciels, applications avez-vous utilisés pour communiquer vos cours, exercices… ?
Enseignante : PDF, vidéo en ligne
SOS Éducation : Étiez-vous déjà à l’aise avec ces outils ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Avez-vous été formé(e) ? Si oui, comment ? Par qui ?
Enseignante : Partage entre enseignants, en famille, entre amis
SOS Éducation : Avez-vous développé vos compétences sur cet outil pendant le confinement ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Allez-vous poursuivre l’usage de certains outils en classe ?
Enseignante : Non mais en travail à la maison possiblement
SOS Éducation : Que vous ont appris, apporté ces changements de mode de travail ?
Enseignante : Difficile à analyser aujourd’hui, la tête dans le guidon
Concernant l’assiduité des élèves
SOS Éducation : Tous les élèves de votre classe ont-ils suivi vos cours à distance et ont-ils remis les devoirs demandés ?
Enseignante : Presque
SOS Éducation : Combien d’élèves ne se sont pas manifestés ? Sur combien d’élèves au total ?
Enseignante : Environ 5 sur 100
SOS Éducation : Avez-vous pu joindre les familles ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Avez-vous pu en remettre certains au travail ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Ces élèves sont-ils également des décrocheurs en classe ?
Enseignante : Pas forcément
SOS Éducation : Avez-vous des élèves en situation de handicap dans votre classe ? Si oui, combien ?
Enseignante : 50
SOS Éducation : Avez-vous pu les accompagner ? Les systèmes d’aide habituels (ATSEM,…) sont-ils restés opérationnels ? Avez-vous pu maintenir la continuité pédagogique pour eux ? De quelle manière ? Avez-vous adapté votre pédagogie, les documents transmis, et devoirs à faire, pour eux ?
Enseignante : Dans un premier temps, exercices sous le même format que les exercices habituels, puis les travaux étaient supportés par des vidéos pour les nouvelles notions. Les parents ont beaucoup aidé. Enfin quelques visioconférences mais la concentration reste difficile. Pas de nouvelles des ATSEM
SOS Éducation : Avez-vous pu organiser des points réguliers avec les parents ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : En étaient-ils demandeurs ?
Enseignante : Parfois oui mais les conversations étaient trop longues sachant que j’ai aussi ma famille dont je dois m’occuper
SOS Éducation : Avez-vous modifié la nature des exercices et devoirs demandés du fait que les élèves pouvaient s’aider de leur cours, ou bien se faire aider par les parents ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Avez-vous noté les devoirs maison, les rendus ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Par notes ou par compétences ?
Enseignante : Aucun, simplement des commentaires, félicitations, encouragements
SOS Éducation : Avez-vous ajusté votre notation à la situation particulière des élèves ?
Enseignante : Non, aucune note
SOS Éducation : Avez-vous senti un relâchement, une baisse de l’assiduité après l’annonce du ministre Jean-Michel Blanquer sur le fait que les notes ne seraient pas comptées dans les bulletins ?
Enseignante : Non, je leur avais déjà dit le vendredi avant le confinement.
SOS Éducation : Avez-vous le sentiment que vous avez pu avancer normalement dans le programme ? Plus vite (vous êtes en avance), plus lentement (vous êtes en retard) ?
Enseignante : Plus lentement
SOS Éducation : Avez-vous le sentiment que les évaluations que vous avez pu mener à distance vous permettent de juger si vos élèves ont acquis ou pas les connaissances attendues ?
Enseignante : Pas pour mes classes avec des enfants en difficulté.
SOS Éducation : Avez-vous pu varier les activités demandées du fait justement de travailler à distance ? Par exemple, quelle activité avez-vous pu donner à faire qui n’aurait pas été possible en classe ?
Enseignante : Beaucoup plus de compréhensions orales
SOS Éducation : Si vous deviez évaluer le temps de travail, vous diriez que vos élèves ont dû passer combien de temps à travailler sur votre matière par jour (pour la maternelle et le primaire), par semaine (pour le collège) à comparer avec quelle durée de cours ?
Enseignante : 1h30 à 3h par semaine selon si tâche finale ou pas
SOS Éducation : Avez-vous remarqué des différences de comportement chez vos élèves ? Angoisses, peur… ?
Enseignante : Manque de sérieux, travail trop superficiel
SOS Éducation : Diriez-vous que votre temps de travail a été plus élevé, moins élevé, ou identique par rapport à celui nécessaire en classe ordinaire ?
Enseignante : Plus élevé
SOS Éducation : Pendant cette période de confinement, quelle est la plus grande difficulté que vous avez rencontrée ?
Enseignante : L’incertitude sur la date de reprise, les cours en ligne et à la maison ne sont pas sous le même format. + Difficultés personnelles à suivre et soutenir mes enfants, mes parents, les voisins… et continuer à vivre
SOS Éducation : Quels sont les enseignements que vous avez pu en tirer ?
Enseignante : Pour l’instant aucun
SOS Éducation : Si vous deviez donner 3 à 5 points positifs de cette situation ?
Enseignante : Le plaisir de voir que les élèves travaillent sachant que je ne les note pas.
Avoir mes enfants à la maison toute la journée.
Certains élèves se sont surpassés (sans aide de leurs parents)
SOS Éducation : Si vous deviez donner 3 à 5 points négatifs ?
Enseignante : La charge de travail très lourde lorsqu’on veut corriger individuellement
La préparation du concours en parallèle est très dure
Les exigences des parents sont parfois intrusives
La visio a des avantages et ses limites (réseaux, élèves connectés…) et des inconvénients sur la vie privée et la qualité d’enseignement.
SOS Éducation : Êtes-vous favorable à la reprise de l’école le 11 mai prochain ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Pourquoi ?
Enseignante : J’ai besoin de 15 jours pour mettre a jour mes cours et savoir quelle organisation sera mise en place (nombre d’heures, cours en ligne, demi-classes…)
SOS Éducation : Retournerez-vous faire classe ?
Enseignante : Peut-être
SOS Éducation : Pourquoi ?
Enseignante : Je travaille sur Paris et ne sais pas quand les cours reprendront pour le collège
SOS Éducation : Appréhendez-vous ce retour ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Pour quelles raisons ?
Enseignante : L’approche de mon concours (sans date encore) + famille à la maison + incertitude sur les méthodes d’enseignement (à distance ou pas)
SOS Éducation : Pensez-vous que le taux d’absentéisme sera très important dans votre établissement ?
Enseignante : Je ne sais pas
SOS Éducation : Quels profils d’élèves seront présents selon vous ?
Enseignante : Les élèves en difficultés de mes classes ULIS / SOUTIEN
SOS Éducation : Êtes-vous favorable au volontariat des familles pour envoyer leurs enfants à l’école ?
Enseignante : Non, sauf si problème familial de santé et sans exigence de travail à distance
SOS Éducation : Pensez-vous qu’il faille imposer à certaines familles le retour de leurs enfants à l’école, en fonction de l’assiduité ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Pour ceux qui ne seront pas présents, pensez-vous possible de continuer l’enseignement à distance, en même temps que le cours en présentiel ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Comment votre école s’est-elle organisée concernant
la « continuité pédagogique » ?
Enseignante : On est passé par Teams : cours en visio et retour de travaux via TEAMS
Enseignante : Notre Direction nous a laissé le choix entre 2 plateformes Teams ou Ecole Directe
SOS Éducation : Comment l’annonce de la « continuité pédagogique » a-t-elle été perçue par l’ensemble du corps enseignant ?
Enseignante : Cela a été compliqué au départ pour les collègues de s’adapter à cette nouvelle plateforme car nous n’avions aucune formation
SOS Éducation : Est-ce que l’organisation a-t-elle été compliquée à mettre en place ?
Enseignante : Très intense au début car il a fallu tout créer (équipe, classe, inscription individuelle des élèves), il a fallu quelques semaines pour se familiariser et établir des règles précises.
SOS Éducation : Tous les enseignants ont-il pu assurer les cours à distance ?
Enseignante : OUI
SOS Éducation : Comment les choses se sont mises en place en matière d’organisation ?
Enseignante : Nous avons fixé un emploi du temps commun à tout le collège (exemple : tous les lundis matin il y avait cours ou activité en maths et en français, l’après-midi était consacré à la LV2, le mardi matin c’était activité et cours d’histoire et anglais…)
Les professeurs ont des créneaux de permanence selon leur matière pour répondre aux questions des élèves
SOS Éducation : Aviez-vous tous les éléments nécessaires (sur le plan pédagogique mais aussi sur un plan matériel) pour mener à bien la « continuité pédagogique » ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Quel matériel avez-vous utilisé (mis à disposition de l’école, le vôtre, un prêt… / idem concernant la connexion internet) ?
Enseignante : J’ai utilisé mon ordinateur personnel.
SOS Éducation : Quels moyens avez-vous utilisés pour être en contact avec les familles, vos élèves… ?
Enseignante : TEAMS, Ecole Directe et les appels téléphoniques
SOS Éducation : Quels systèmes, logiciels, applications avez-vous utilisés pour communiquer vos cours, exercices… ?
Enseignante : TEAMS, Google Forms, Genially, Projet Voltaire
SOS Éducation : Étiez-vous déjà à l’aise avec ces outils ?
Enseignante : Pas trop
SOS Éducation : Avez-vous été formé(e) ? Si oui, comment ? Par qui ?
Enseignante : Le site lelivrescolaire.fr a proposé de nombreuses formations à distance au top du top.
SOS Éducation : Avez-vous développé vos compétences sur cet outil pendant le confinement?
Enseignante : J’ai appris à créer des vidéos avec PowerPoint
SOS Éducation : Allez-vous poursuivre l’usage de certains outils en classe ?
Enseignante : Tout à fait mais cela demande beaucoup de temps
SOS Éducation : Que vous ont appris, apporté ces changements de mode de travail ?
Enseignante : Cela m’ a appris la rigueur et l’exigence de clarté. Aller à l’essentiel
Concernant l’assiduité des élèves
SOS Éducation : Tous les élèves de votre classe ont-ils suivi vos cours à distance et ont-ils remis les devoirs demandés ?
Enseignante : La quasi totalité mais il a fallu les appeler ou les relancer à plusieurs reprises
SOS Éducation : Combien d’élèves ne se sont pas manifestés ? Sur combien d’élèves au total ?
Enseignante : 3 sur 30
SOS Éducation : Avez-vous pu joindre les familles ?
Enseignante : OUI pour l’un mais à distance c’est compliqué de motiver les élèves
SOS Éducation : Avez-vous pu en remettre certains au travail ?
Enseignante : Tout à fait mais sur un temps court
SOS Éducation : Ces élèves sont-ils également des décrocheurs en classe ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Avez-vous des élèves en situation de handicap dans votre classe ? Si oui, combien ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Avez-vous pu organiser des points réguliers avec les parents ?
Enseignante : Une fois par semaine
SOS Éducation : En étaient-ils demandeurs ?
Enseignante : Pas tous
SOS Éducation : Avez-vous modifié la nature des exercices et devoirs demandés du fait que les élèves pouvaient s’aider de leur cours, ou bien se faire aider par les parents ?
Enseignante : Oui chaque fois : les QCM par exemple étaient auto-corrigés, et ils avaient droit à leur cahier
SOS Éducation : Avez-vous noté les devoirs maison, les rendus ?
Enseignante : Oui car malheureusement c’est dur de les motiver et je voulais valoriser leur investissement et leur travail mais après l’annonce du ministre ce fut très compliqué
SOS Éducation : Par notes ou par compétences ?
Enseignante : Par note
SOS Éducation : Avez-vous ajusté votre notation à la situation particulière des élèves ?
Enseignante : Tout à fait
… au niveau que vous connaissez de l’élève ? Oui
… au niveau d’aide que vous pensez qu’il a eu ? oui
… au mérite du fait des conditions intrafamiliales que vous connaissez ? Oui
… à l’assiduité au travail ? Oui
SOS Éducation : Avez-vous senti un relâchement, une baisse de l’assiduité après l’annonce du ministre Jean-Michel Blanquer sur le fait que les notes ne seraient pas comptées dans les bulletins ?
Enseignante : Un gros découragement oui
SOS Éducation : Avez-vous le sentiment que vous avez pu avancer normalement dans le programme ? Plus vite (vous êtes en avance), plus lentement (vous êtes en retard) ?
Enseignante : Je ne dirais pas que je suis en avance mais j’avance bien. Par contre il faut ajuster toutes mes prochaines séquences
SOS Éducation : Considérez-vous que les évaluations faites à distance vous permettent de juger plus, moins ou autant que les évaluations faites en classe ?
Enseignante : Il faut prendre du recul mais globalement il faut bien cibler les exercices pour juger ce qu’ils ont acquis ou non acquis.
SOS Éducation : Avez-vous pu varier les activités demandées du fait justement de travailler à distance? Par exemple, quelle activité avez-vous pu donner à faire qui n’aurait pas été possible en classe ?
Enseignante : Des QCM auto-corrigés, des vidéos résumés
SOS Éducation : Si vous deviez évaluer le temps de travail, vous diriez que vos élèves ont dû passer combien de temps à travailler sur votre matière par jour (pour la maternelle et le primaire), par semaine (pour le collège) à comparer avec quelle durée de cours ?
Enseignante : 5 h par semaine pour 4 h de cours
SOS Éducation : Avez-vous remarqué des différences de comportement chez vos élèves ? Angoisses, peur… ?
Enseignante : Ils ont besoin de contact, de voir le professeur en visioconférence… Ils appréhendent beaucoup leur fin d’année, de ne pas être à niveau pour le lycée pour mes 3e
SOS Éducation : Diriez-vous que votre temps de travail a été plus élevé, moins élevé, ou identique par rapport à celui nécessaire en classe ordinaire ?
Enseignante : Plus élevé
SOS Éducation : Quel a été le rôle des parents ? Que leur avez-vous demandé de faire ? Combien de temps pensez-vous qu’ils devaient passer par jour pour veiller à l’assiduité de leur enfant ?
Enseignante : En 6e l’appui des parents a été primordial pour les aider à s’organiser. En 3e les parents ont été plutôt un relais pour récupérer les travaux et les remettre au travail.
SOS Éducation : Pendant cette période de confinement, quelle est la plus grande difficulté que vous avez rencontrée ?
Enseignante : Le fait de pouvoir décrocher de mon travail.
SOS Éducation : Quels sont les enseignements que vous avez pu en tirer ?
Enseignante : La clarté et l’exigence. La clarté dans nos consignes et exiger beaucoup de moi pour tenter de leur donner en peu de temps le maximum.
SOS Éducation : Êtes-vous favorable à la reprise de l’école le 11 mai prochain ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Pourquoi ?
Enseignante : C’est ingérable : 6 classes par niveau à 35 élèves. On ne peut pas dédoubler tous les cours. On ne peut pas et faire cours aux présents et à ceux qui ne sont pas en cours pour raison de sécurité. Honnêtement les professeurs se sont énormément investis pour beaucoup au-delà de leurs horaires, on ne peut pas nous demander de faire des cours en présentiel et en visio. C’est exténuant. On aimerait des précisions plus strictes.
SOS Éducation : Retournerez-vous faire classe ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Pourquoi ?
Enseignante : Parce que je considère que je dois faire mon travail jusqu’au bout. Le personnel soignant s’est dévoué corps et âme, à nous aussi de nous donner auprès de leurs enfants. Il faut qu’on apprenne à nos enfants que la vie est précieuse et qu’il faut la saisir.
SOS Éducation : Appréhendez-vous ce retour ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Pour quelles raisons ?
Enseignante : Car c’est très flou et je crains qu’on nous en demande beaucoup.
SOS Éducation : Pensez-vous que le taux d’absentéisme sera très important dans votre établissement ?
Enseignante : Je pense oui
SOS Éducation : Côté enseignants ? Si oui, quel pourcentage à votre avis ?
Enseignante : 40 % parce qu’on nous a rabâché que les enfants étaient porteurs, les professeurs n’ont pas envie d’être confinés pendant 1 h avec 15 porteurs dans une salle de 20 m2. Ils ont peur pour leurs proches, ils redoutent aussi de prendre les transports.
SOS Éducation : Côté élèves ? Si oui, quel pourcentage à votre avis ?
Enseignante : 30 % de présents
SOS Éducation : Quels profils d’élèves seront présents selon vous ?
Enseignante : Les bons élèves et ceux qui ont besoin de quitter un peu la maison.
SOS Éducation : Êtes-vous favorable au volontariat des familles pour envoyer leurs enfants à l’école ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Pensez-vous qu’il faille imposer à certaines familles le retour de leurs enfants à l’école, en fonction de l’assiduité ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Pensez-vous que, pour les élèves assidus et les parents qui le demandent, le maintien de l’école à la maison est une bonne solution pour limiter le nombre d’élèves par classe ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Pour ceux qui ne seront pas présents, pensez-vous possible de continuer l’enseignement à distance, en même temps que le cours en présentiel ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Comment votre école s’est-elle organisée concernant
la « continuité pédagogique » ?
Enseignant : Liberté laissée aux enseignants de se débrouiller comme ils pouvaient. Secrétariat et direction disponibles en cas de problème particulier.
Enseignant : Incitation du directeur des études pour ne pas passer seulement par l’écrit, mais aussi l’oral voire la vidéo, afin de remobiliser les élèves via l’aspect affectif et relationnel. Quant à l’inspection : pas de nouvelles spécifiques.
SOS Éducation : Comment l’annonce de la « continuité pédagogique » a-t-elle été perçue par l’ensemble du corps enseignant ?
Enseignant : Challenge à mettre en place, questionnements sur l’efficacité réelle de l’enseignement à distance, très peu de temps pour s’organiser.
SOS Éducation : Est-ce que l’organisation a été compliquée à mettre en place ?
Enseignant : Il m’a fallu une bonne semaine pour décider du rythme, des moyens, et communiquer tout cela avec les élèves et leurs parents pour être certain de ne pas perdre trop de monde en route. Ensuite il y a eu des problèmes de connexion avec l’espace numérique de travail ; j’ai finalement opté pour une communication directe avec les parents par mail, ou téléphone.
SOS Éducation : Tous les enseignants ont-il pu assurer les cours à distance ?
Enseignant : Je crois que oui.
SOS Éducation : Comment les choses se sont mises en place en matière d’organisation ?
Enseignant : À chacun de s’organiser dans sa matière propre. Le directeur des études du collège a choisi pour sa part d’appeler les élèves un à un, en priorisant ceux qui semblaient décrocher.
SOS Éducation : Aviez-vous tous les éléments nécessaires (sur le plan pédagogique mais aussi sur un plan matériel) pour mener à bien la « continuité pédagogique » ?
Enseignant : Via la paroisse, je dispose d’un bon scanner/imprimante.
SOS Éducation : Quel matériel avez-vous utilisé (mis à disposition de l’école, le vôtre, un prêt… / idem concernant la connexion internet) ?
Enseignant : Mon ordinateur, et ma connexion internet. Le copieur de la paroisse.
SOS Éducation : Quels moyens avez-vous utilisés pour être en contact avec les familles, vos élèves… ?
Enseignant : Mail + téléphone. Avec les 3e : Google Hangouts (chat)
SOS Éducation : Quels systèmes, logiciels, applications avez-vous utilisés pour communiquer vos cours, exercices… ?
Enseignant : LibreOffice / PDF / YouTube / Google Hangouts. Je vais essayer Zoom cette semaine.
SOS Éducation : Étiez-vous déjà à l’aise avec ces outils ?
Enseignant : Oui
SOS Éducation : Avez-vous été formé(e) ? Si oui, comment ? Par qui ?
Enseignant : Non
SOS Éducation : Avez-vous développé vos compétences sur cet outil pendant le confinement ?
Enseignant : Oui pour Zoom et Google Hangouts
SOS Éducation : Allez-vous poursuivre l’usage de certains outils en classe ?
Enseignant : J’utilisais déjà des vidéos YouTube. Je ne pense pas faire plus au retour.
SOS Éducation : Que vous ont appris, apporté ces changements de mode de travail ?
Enseignant : La relation de confiance et de proximité bâtie avec les élèves avant le confinement est vraisemblablement ce qui les a aidés pour poursuivre le travail à distance. Pendant le confinement, un coup de téléphone avec un élève qui décroche a un impact très positif sur la reprise du travail. Idem pour les relations avec les parents : plus je les informe et les inclus dans le travail donné (en leur facilitant la vie : fonctionnement du travail à distance expliqué le plus possible, corrigés systématiquement envoyés pour que les parents puissent aider leurs enfants, etc.) plus ils veillent à ce que leurs enfants soient à jour dans mes matières.
SOS Éducation : Tous les élèves de votre classe ont-ils suivi vos cours à distance et ont-ils remis les devoirs demandés ?
Enseignant : Presque tous !
SOS Éducation : Combien d’élèves ne se sont pas manifestés ? Sur combien d’élèves au total ?
Enseignant : 1/60
SOS Éducation : Avez-vous pu joindre les familles ?
Enseignant : Oui
SOS Éducation : Avez-vous pu en remettre certains au travail ?
Enseignant : Oui
SOS Éducation : Ces élèves sont-ils également des décrocheurs en classe ?
Enseignant : Oui pour certains
SOS Éducation : Avez-vous des élèves en situation de handicap dans votre classe ? Si oui, combien ?
Enseignant : TDAH : 2
Dyslexies : 3 ou 4
SOS Éducation : Avez-vous pu les accompagner ? Les systèmes d’aide habituels (ATSEM,…) sont-ils restés opérationnels ? Avez-vous pu maintenir la continuité pédagogique pour eux ? De quelle manière ? Avez-vous adapté votre pédagogie, les documents transmis, et devoirs à faire, pour eux ?
Enseignant : Pas de continuité du travail avec les AVS à ma connaissance. Ce sont les parents qui ont pris le relais. Je n’ai pas adapté spécialement les supports, mais j’ai maintenu un contact régulier pour m’assurer qu’ils suivent le rythme.
SOS Éducation : Avez-vous pu organiser des points réguliers avec les parents ?
Enseignant : Par mail
SOS Éducation : En étaient-ils demandeurs ?
Enseignant : Je pense que oui
SOS Éducation : Avez-vous modifié la nature des exercices et devoirs demandés du fait que les élèves pouvaient s’aider de leur cours, ou bien se faire aider par les parents ?
Enseignant : Très légèrement
SOS Éducation : Avez-vous noté les devoirs maison, les rendus ?
Enseignant : Oui
SOS Éducation : Par notes ou par compétences ?
Enseignant : Notes
SOS Éducation : Avez-vous ajusté votre notation à la situation particulière des élèves ?
Enseignant : Non
SOS Éducation : Avez-vous senti un relâchement, une baisse de l’assiduité après l’annonce du ministre Jean-Michel Blanquer sur le fait que les notes ne seraient pas comptées dans les bulletins ?
Enseignant : Non
SOS Éducation : Avez-vous le sentiment que vous avez pu avancer normalement dans le programme ?
Plus vite (vous êtes en avance), plus lentement (vous êtes en retard) ?
Enseignant : Oui, plus vite
SOS Éducation : Considérez-vous que les évaluations faites à distance vous permettent de juger plus, moins ou autant que les évaluations faites en classe ?
Enseignant : Moins
SOS Éducation : Avez-vous pu varier les activités demandées du fait justement de travailler à distance ? Par exemple, quelle activité avez-vous pu donner à faire qui n’aurait pas été possible en classe ?
Enseignant : Un tout petit peu : une expérience de course à faire à la maison en sciences physiques
SOS Éducation : Si vous deviez évaluer le temps de travail, vous diriez que vos élèves ont dû passer combien de temps à travailler sur votre matière par jour (pour la maternelle et le primaire), par semaine (pour le collège) à comparer avec quelle durée de cours ?
Enseignant : Environ 3h au lieu de 3h30
SOS Éducation : Avez-vous remarqué des différences de comportement chez vos élèves ? Angoisses, peur… ?
Enseignant : Non
SOS Éducation : Diriez-vous que votre temps de travail a été plus élevé, moins élevé, ou identique par rapport à celui nécessaire en classe ordinaire ?
Enseignant : Plus élevé au début, le temps de trouver un nouveau rythme. Puis, moins élevé.
SOS Éducation : Quel a été le rôle des parents ? Que leur avez-vous demandé de faire ? Combien de temps pensez-vous qu’ils devaient passer par jour pour veiller à l’assiduité de leur enfant ?
Enseignant : Je leur ai dit que cela ne pourrait pas fonctionner sans eux, ils ont un rôle clé de suivi auprès des élèves. Le temps passé dépend du nombre d’enfants qu’ils ont, et de la diversité des niveaux…
SOS Éducation : Pendant cette période de confinement, quelle est la plus grande difficulté que vous avez rencontrée ?
Enseignant : Passer à un travail uniquement sur ordinateur : beaucoup moins plaisant que la relation prof/élève habituelle.
SOS Éducation : Quels sont les enseignements que vous avez pu en tirer ?
Enseignant : Rôle des parents / Importance du lien avec les élèves.
SOS Éducation : Si vous deviez donner 3 à 5 points positifs de cette situation ?
Enseignant : Les élèves comprennent qu’ils aiment l’école / les parents se rendent compte qu’ils ont besoin des profs / agréablement surpris par la capacité de travail et d’autonomie des collégiens
SOS Éducation : Si vous deviez donner 3 à 5 points négatifs ?
Enseignant : Pénibilité du travail quotidien sur ordinateur / peu de moyen de savoir si une notion est acquise ou non
SOS Éducation : Êtes-vous favorable à la reprise de l’école le 11 mai prochain ?
Enseignant : Oui
SOS Éducation : Pourquoi ?
Enseignant : Marre du confinement !
SOS Éducation : Retournerez-vous faire classe ?
Enseignant : Oui
SOS Éducation : Pourquoi ?
Enseignant : Car c’est possible !
SOS Éducation : Appréhendez-vous ce retour ?
Enseignant : Non
SOS Éducation : Pensez-vous que le taux d’absentéisme sera très important dans votre établissement ?
Enseignant : Aucune idée
SOS Éducation : Êtes-vous favorable au volontariat des familles pour envoyer leurs enfants à l’école ?
Enseignant : Oui
SOS Éducation : Pensez-vous qu’il faille imposer à certaines familles le retour de leurs enfants à l’école, en fonction de l’assiduité ?
Enseignant : Non
SOS Éducation : Pensez-vous que, pour les élèves assidus et les parents qui le demandent, le maintien de l’école à la maison est une bonne solution pour limiter le nombre d’élèves par classe ?
Enseignant : Pourquoi pas
SOS Éducation : Pour ceux qui ne seront pas présents, pensez-vous possible de continuer l’enseignement à distance, en même temps que le cours en présentiel ?
Enseignant : C’est sûrement possible, mais ce sera très exigeant.
SOS Éducation : Comment votre école s’est-elle organisée concernant
la « continuité pédagogique » ?
Enseignant : Configuration de Google Meet pour l’établissement.
Enseignante : D’assurer au mieux la continuité pédagogique avec des suggestions.
SOS Éducation : Comment l’annonce de la « continuité pédagogique » a-t-elle été perçue par l’ensemble du corps enseignant ?
Enseignante : Bien.
SOS Éducation : Est-ce que l’organisation a été compliquée à mettre en place ?
Enseignante : Oui, au début.
SOS Éducation : Tous les enseignants ont-il pu assurer les cours à distance ?
Enseignante : Oui, je pense.
SOS Éducation : Comment les choses se sont mises en place en matière d’organisation ?
Enseignante : Progressivement au début.
SOS Éducation : Aviez-vous tous les éléments nécessaires (sur le plan pédagogique mais aussi sur un plan matériel) pour mener à bien la « continuité pédagogique » ?
Enseignante : Des éléments sont arrivés rapidement.
SOS Éducation : Quel matériel avez-vous utilisé (mis à disposition de l’école, le vôtre, un prêt… / idem concernant la connexion internet) ?
Enseignante : Matériel personnel.
SOS Éducation : Quels moyens avez-vous utilisés pour être en contact avec les familles, vos élèves… ?
Enseignante : Whatsapp, mail, téléphone, Pronote, Google classroom.
SOS Éducation : Quels systèmes, logiciels, applications avez-vous utilisés pour communiquer vos cours, exercices… ?
Enseignante : Idem.
SOS Éducation : Étiez-vous déjà à l’aise avec ces outils ?
Enseignante : Pas nécessairement avec Google classroom.
SOS Éducation : Avez-vous été formé(e) ?
Enseignante : Oui, par une collègue.
SOS Éducation : Avez-vous développé vos compétences sur cet outil pendant le confinement ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Allez-vous poursuivre l’usage de certains outils en classe ?
Enseignante : À voir.
SOS Éducation : Que vous ont appris, apporté ces changements de mode de travail ?
Enseignante : Des rapports différents avec certains élèves (qui se sont mis à travailler davantage ou bien moins).
SOS Éducation : Concernant l’assiduité des élèves, tous les élèves de votre classe ont-ils suivi vos cours à distance et ont-ils remis les devoirs demandés ?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Combien d’élèves ne se sont pas manifestés ?
Enseignante : Difficile à dire car certains ne sont pas réguliers et n’ont rendu que peu de travaux.
SOS Éducation : Avez-vous pu joindre les familles ?
Enseignante : Oui, mes collègues Professeurs Principaux et moi en tant que Professeur Principal.
SOS Éducation : Avez-vous pu en remettre certains au travail ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Ces élèves sont-ils également des décrocheurs en classe ?
Enseignante : Pour certains.
SOS Éducation : Avez-vous des élèves en situation de handicap dans votre classe ?
Enseignante : Avec un PAI : une dizaine.
SOS Éducation : Avez-vous pu les accompagner ? Les systèmes d’aide habituels (ATSEM…) sont-ils restés opérationnels ? Avez-vous pu maintenir la continuité pédagogique pour eux ? De quelle manière ? Avez-vous adapté votre pédagogie, les documents transmis, et devoirs à faire, pour eux ?
Enseignante : Oui car ils disposent du temps nécessaire pour faire le travail.
SOS Éducation : Avez-vous pu organiser des points réguliers avec les parents ?
Enseignante : Pas vraiment.
SOS Éducation : En étaient-ils demandeurs ?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Avez-vous modifié la nature des exercices et devoirs demandés du fait que les élèves pouvaient s’aider de leur cours, ou bien se faire aider par les parents ?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Avez-vous noté les devoirs maison, les rendus ?
Enseignante : Oui, pour information.
SOS Éducation : Par notes ou par compétences ?
Enseignante : Par notes.
SOS Éducation : Avez-vous ajusté votre notation à la situation particulière des élèves ?
Enseignante : Non, j’ai adapté les documents et les demandes.
… au niveau que vous connaissez de l’élève ? Non, j’ai adapté mes demandes.
… au niveau d’aide que vous pensez qu’il a eu ? Non, je connais le niveau de mes élèves et je me rends compte de l’aide reçue.
… au mérite du fait des conditions intrafamiliales que vous connaissez ? Idem.
… à l’assiduité au travail ? Mon appréciation sur le bulletin tiendra compte de tout cela.
SOS Éducation : Avez-vous le sentiment que vous avez pu avancer normalement dans le programme ? Plus vite (vous êtes en avance), plus lentement (vous êtes en retard) ?
Enseignante : Un peu plus lentement.
SOS Éducation : Considérez-vous que les évaluations faites à distance vous permettent de juger plus, moins ou autant que les évaluations faites en classe ?
Enseignante : Moins, ce ne sont pas les mêmes conditions.
SOS Éducation : Avez-vous pu varier les activités demandées du fait justement de travailler à distance ? Par exemple, quelle activité avez-vous pu donner à faire qui n’aurait pas été possible en classe ?
Enseignante : Aucune.
SOS Éducation : Si vous deviez évaluer le temps de travail, vous diriez que vos élèves ont dû passer combien de temps à travailler sur votre matière par jour (pour la maternelle et le primaire), par semaine (pour le collège) à comparer avec quelle durée de cours ?
Enseignante : Une heure par semaine.
SOS Éducation : Avez-vous remarqué des différences de comportement chez vos élèves ? Angoisses, peur… ?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Diriez-vous que votre temps de travail a été plus élevé, moins élevé, ou identique par rapport à celui nécessaire en classe ordinaire ?
Enseignante : Plus élevé.
SOS Éducation : Avez-vous senti un relâchement, une baisse de l’assiduité après l’annonce du ministre Jean-Michel Blanquer sur le fait que les notes ne seraient pas comptées dans les bulletins ?
Enseignante : Pour certains un peu.
SOS Éducation : Quel a été le rôle des parents ? Que leur avez-vous demandé de faire ? Combien de temps pensez-vous qu’ils devaient passer par jour pour veiller à l’assiduité de leur enfant ?
Enseignante : Des parents ont été prévenus que leurs enfants décrochaient.
SOS Éducation : Pendant cette période de confinement, quelle est la plus grande difficulté que vous avez rencontrée ?
Enseignante : Ne pas avoir de contact avec tous mes élèves (150).
SOS Éducation : Quels sont les enseignements que vous avez pu en tirer ?
Enseignante : Certains élèves sont peu à l’aise avec l’informatique même s’ils passent beaucoup de temps sur les ordinateurs pour jouer.
SOS Éducation : Si vous deviez donner 3 à 5 points positifs de cette situation ?
Enseignante :
Certains élèves ont gagné en travail et en sérieux,
certains bénéficient de plus de calme pour travailler, ce qui leur convient mieux,
certains agitateurs se mettent au travail, personnellement,
j’y ai gagné en calme.
SOS Éducation : Si vous deviez donner 3 à 5 points négatifs ?
Enseignante :
Les élèves qui ne répondent pas et ne rendent rien, le lien social qui s’est distendu avec eux,
la fracture numérique et sociale (conditions de confinement)
difficultés à faire de l’oral
SOS Éducation : Êtes-vous favorable à la reprise de l’école le 11 mai prochain ?
Enseignante : Tout dépend de l’évolution des choses.
SOS Éducation : Pourquoi ?
Enseignante : Je ne suis pas spécialiste.
SOS Éducation : Retournerez-vous faire classe ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Pourquoi ?
Enseignante : Certains élèves sont en détresse sociale et je ne suis pas à risque.
SOS Éducation : Appréhendez-vous ce retour ?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Pour quelles raisons ?
Enseignante : Je pense que ma direction prendra le plus de précautions possible.
SOS Éducation : Pensez-vous que le taux d’absentéisme sera très important dans votre établissement ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Côté enseignants ? Si oui, quel pourcentage à votre avis ?
Enseignante : 1/3.
SOS Éducation : Côté élèves ? Si oui, quel pourcentage à votre avis ?
Enseignante : 1/3.
SOS Éducation : Quels profils d’élèves seront présents selon vous ?
Enseignante : Les plus motivés, pressés de sortir.
SOS Éducation : Êtes-vous favorable au volontariat des familles pour envoyer leurs enfants à l’école ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Pensez-vous qu’il faille imposer à certaines familles le retour de leurs enfants à l’école, en fonction de l’assiduité ?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Pensez-vous que, pour les élèves assidus et les parents qui le demandent, le maintien de l’école à la maison est une bonne solution pour limiter le nombre d’élèves par classe ?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Pour ceux qui ne seront pas présents, pensez-vous possible de continuer l’enseignement à distance, en même temps que le cours en présentiel ?
Enseignante : Je mettrai les cours en ligne avec correction juste avant le cours suivant.
SOS Éducation : Comment votre école s’est-elle organisée concernant
la « continuité pédagogique » ?
Enseignante : Librement, le conseil des maîtres a décidé d’un mode de communication commun. Un blog d’école pour l’information générale concernant le confinement, les procédures (de type inscription en 6e et proposition de passage dans la classe supérieure), proposition d’activités ludiques… Et d’une forme commune de départ : nos élèves sont partis avec une chemise contenant un programme (léger) pour 3 semaines. Ensuite chaque enseignant a évolué selon ses familles et élèves (appel hebdomadaire à partir de la 3e semaine, travail personnalisé suivant l’avancement de chaque enseignant).
Enseignante : De la direction :
SOS Éducation : Comment l’annonce de la “continuité pédagogique” a-t-elle été perçue par l’ensemble du corps enseignant ?
Enseignante : C’est normal.
SOS Éducation : Est-ce que l’organisation a été compliquée à mettre en place ?
Enseignante : Compliquée au début car du jour pour le lendemain. Par la suite, ça s’est installé suivant les personnalités de chacun.
SOS Éducation : Tous les enseignants ont-il pu assurer les cours à distance ?
Enseignante : Oui, chacun avec son propre matériel.
SOS Éducation : Comment les choses se sont mises en place en matière d’organisation ?
Enseignante : Après la première période de 3 semaines, chacun s’est organisé suivant ses objectifs personnels (consolidation, révision, avancement pour les CP). Personnellement, j’ai appelé chacune de mes familles pour les encourager à avancer en lecture le plus loin possible selon le rythme et la demande de leur enfant, idem en calcul.
SOS Éducation : Aviez-vous tous les éléments nécessaires (sur le plan pédagogique mais aussi sur un plan matériel) pour mener à bien la « continuité pédagogique » ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Quel matériel avez-vous utilisé (mis à disposition de l’école, le vôtre, un prêt… / idem concernant la connexion internet) ? Mes élèves sont partis avec leurs manuels.
Enseignante : En lecture ils ont avancé à leur rythme : passage à la leçon de lecture suivante quand le son étudié est maîtrisé. En calcul, idem. Le gros de l’effort s’est fait dans ses matières-là principalement. Ils ont aussi emporté un dictionnaire des noms propres de Agnès Rosenstiehl pour revoir l’ensemble des personnages vus tant en mythologie qu’en initiation à l’histoire de France et à la géographie.
SOS Éducation : Quels moyens avez-vous utilisés pour être en contact avec les familles, vos élèves… ?
Enseignante : E-mail et téléphone personnel.
SOS Éducation : Quels systèmes, logiciels, applications avez-vous utilisés pour communiquer vos cours, exercices… ?
Enseignante : E-mail, fichiers numériques et pour certaines familles des documents imprimés par nos soins. J’ai fait en sorte que le travail demandé ne requiert aucune impression ou photocopie.
SOS Éducation : Étiez-vous déjà à l’aise avec ces outils ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Avez-vous été formé(e) ? Si oui, comment ? Par qui ?
Enseignante : Il y a longtemps… par moi-même et par mon expérience professionnelle antérieure.
SOS Éducation : Avez-vous développé vos compétences sur cet outil pendant le confinement?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Allez-vous poursuivre l’usage de certains outils en classe ?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Que vous ont appris, apporté ces changements de mode de travail ?
Enseignante : Que des machines ne pourront pas remplacer la relation individuelle prof/élève. Si on aboutit à cela, c’est qu’on a renoncé à la mission première de l’école qui est la transmission de savoir. L’écran relève plus de la « consommation » à mon avis.
SOS Éducation : Concernant l’assiduité des élèves – Tous les élèves de votre classe ont-ils suivi vos cours à distance et ont-ils remis les devoirs demandés ?
Enseignante : L’avancement en lecture/calcul étant selon les capacités de chacun, j’attends que chacun ait avancé selon ses possibilités. Il a fallu pour 3 familles attendre 3 semaines pour rétablir le contact (fracture numérique, situation familiale ou sociale délicate).
SOS Éducation : Combien d’élèves ne se sont pas manifestés ? Sur combien d’élèves au total ?
Enseignante : 0.
SOS Éducation : Avez-vous pu joindre les familles ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Avez-vous pu en remettre certains au travail ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Ces élèves sont-ils également des décrocheurs en classe ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Avez-vous des élèves en situation de handicap dans votre classe ? Si oui, combien ?
Enseignante : 2.
SOS Éducation : Avez-vous pu les accompagner ? Les systèmes d’aide habituels (ATSEM…) sont-ils restés opérationnels ? Avez-vous pu maintenir la continuité pédagogique pour eux ? De quelle manière ? Avez-vous adapté votre pédagogie, les documents transmis, et devoirs à faire, pour eux ?
Enseignante : Oui. AVS inopérantes. Oui pour la continuité pédagogique, ce sont les parents qui ont dû s’adapter plus qu’autre chose, car ma manière de fonctionner habituellement leur a convenu (ils sont tous 2 accompagnés par une AVS).
SOS Éducation : Avez-vous pu organiser des points réguliers avec les parents ?
Enseignante : Oui, hebdomadaire à partir de la semaine 3.
SOS Éducation : En étaient-ils demandeurs ?
Enseignante : Oui mais certains plus que d’autres (les plus investis au départ).
SOS Éducation : Avez-vous modifié la nature des exercices et devoirs demandés du fait que les élèves pouvaient s’aider de leur cours, ou bien se faire aider par les parents ?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Avez-vous noté les devoirs maison, les rendus ?
Enseignante : Question non pertinente pour le CP.
SOS Éducation : Par notes ou par compétences ?
Enseignante : Rien.
SOS Éducation : Avez-vous ajusté votre notation à la situation particulière des élèves ?
Enseignante : En CP la notation est limitée, je n’ai pas pratiqué de contrôle de connaissances. Je verrai lors de la reprise ceux qui savent lire de ceux qui ont encore du mal. Idem en calcul, et en problèmes, ce n’est pas bien compliqué de voir ceux qui ont des difficultés. Le but est surtout de ne décourager ni parents, ni élèves pendant le déconfinement et privilégier le travail régulier sur des activités maîtrisées (lecture, calcul mental, problèmes « simples », culture générale).
SOS Éducation : Avez-vous senti un relâchement, une baisse de l’assiduité après l’annonce du ministre Jean-Michel Blanquer sur le fait que les notes ne seraient pas comptées dans les bulletins ?
Enseignante : La motivation est maintenue par la nécessité de savoir lire en fin de CP pour passer en CE1.
SOS Éducation : Avez-vous le sentiment que vous avez pu avancer normalement dans le programme ? Plus vite (vous êtes en avance), plus lentement (vous êtes en retard) ?
Enseignante : Pour la lecture, certains auront gagné du temps, d’autres pas (comme d’habitude pour moi en classe). Pour le calcul, retard, c’est certain dans l’ensemble.
SOS Éducation : Avez-vous pu varier les activités demandées du fait justement de travailler à distance ? Par exemple, quelle activité avez-vous pu donner à faire qui n’aurait pas été possible en classe ?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Si vous deviez évaluer le temps de travail, vous diriez que vos élèves ont dû passer combien de temps à travailler par jour ?
Enseignante : Aucune idée, très variable selon les élèves et les familles.
SOS Éducation : Avez-vous remarqué des différences de comportement chez vos élèves ? Angoisses, peur… ?
Enseignante : À cette date, je sens que tout le monde trouve le temps long et il y a une baisse de motivation générale. Tout le monde veut reprendre, mais les conditions imposées ne se prêtent pas à une reprise.
SOS Éducation : Diriez-vous que votre temps de travail a été plus élevé, moins élevé, ou identique par rapport à celui nécessaire en classe ordinaire ?
Enseignante : Plus élevé car j’ai fait des permanences dans mon école 2 fois par semaine et j’ai participé 2 fois à la garde des enfants de soignants. Quand on fait cela, on ne peut pas faire le cours à distance de la même manière, mais cela revient à ajouter du temps de travail.
SOS Éducation : Quel a été le rôle des parents ? Que leur avez-vous demandé de faire ? Combien de temps pensez-vous qu’ils devaient passer par jour pour veiller à l’assiduité de leur enfant ?
Enseignante : Entre 1 demi heure (mini) et 1 heure. On peut toujours faire plus en ajoutant des activités d’éveil.
SOS Éducation : Pendant cette période de confinement, quelle est la plus grande difficulté que vous avez rencontrée ?
Enseignante : Joindre les parents et ne pouvoir expliquer en direct à l’enfant qui est en difficulté.
Il faut expliquer au parent comment il doit procéder, c’est long et lent car on a les parents un par un. Le téléphone est un mode de communication éreintant à la longue.
SOS Éducation : Quels sont les enseignements que vous avez pu en tirer ?
Enseignante : Plus jamais ça ! Mais au demeurant, plus personne ne pourra dire que l’école à la maison est un mauvais choix ! à bon entendeur salut !
En CP, il paraît difficile d’enseigner à une classe entière à distance sans en laisser encore plus sur le carreau que lorsqu’on est dans une classe.
Face à une difficulté matérielle (rectifier un geste par exemple), la distance rend la solution très coûteuse en matériel et en temps (ordinateur, revoir la conception des choses à apprendre…).
Pour les petites classes, ça n’a pas de sens de faire du distanciel.
SOS Éducation : Si vous deviez donner 3 à 5 points positifs de cette situation ?
Enseignante : Cela démontre que pour les parents qui veulent faire l’école à la maison, ils ont désormais un boulevard s’ils sont « futés ». L’état ne devrait plus pouvoir limiter ce type d’enseignement.
SOS Éducation : Si vous deviez donner 3 à 5 points négatifs ?
Enseignante : L’école en présentiel est inégalitaire par nature puisqu’il est « massif » et ne peut s’adapter à chaque cas particulier.
L’école à la maison l’est aussi, mais s’apparente au préceptorat, donc par essence est une question de choix d’éducation, donc forcément inégalitaire, car il n’est pas à la portée de tous.
Le distanciel n’est pas possible pour les petites classes (jusqu’en CM2) car les élèves sont peu autonomes (doivent-ils l’être ?).
SOS Éducation : Êtes-vous favorable à la reprise de l’école le 11 mai prochain ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Pourquoi ?
Enseignante :
SOS Éducation : Retournerez-vous faire classe ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Pourquoi ?
Enseignante : Parce que c’est ma place.
SOS Éducation : Appréhendez-vous ce retour ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Pour quelles raisons ?
Enseignante : Parce qu’on va me demander de faire de la garderie et non mon métier d’institutrice.
SOS Éducation : Pensez-vous que le taux d’absentéisme sera très important dans votre établissement ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Êtes-vous favorable au volontariat des familles pour envoyer leurs enfants à l’école ?
Enseignante : Si les enfants ne sont pas vecteurs, alors la situation doit revenir à la normale, sinon c’est entériner le fait qu’on doit désormais travailler tout le temps en milieu aseptisé. C’est impossible sauf si on veut transformer l’école en garderie nationale.
SOS Éducation : Pensez-vous qu’il faille imposer à certaines familles le retour de leurs enfants à l’école, en fonction de l’assiduité ?
Enseignante : On a fait peur aux gens, c’est difficile de leur imposer ensuite de confier leur enfant dans un environnement réputé « contaminant ».
SOS Éducation : Pensez-vous que, pour les élèves assidus et les parents qui le demandent, le maintien de l’école à la maison est une bonne solution pour limiter le nombre d’élèves par classe ?
Enseignante : Sur le principe oui, mais dans la situation actuelle, c’est ou tout le monde ou personne pour le retour en classe. Comme institutrice, je ne peux pas faire du présentiel et du distanciel. Si les enfants ne viennent pas, je leur transmettrai le travail comme s’ils étaient absents pour « raison personnelle ».
SOS Éducation : Pour ceux qui ne seront pas présents, pensez-vous possible de continuer l’enseignement à distance, en même temps que le cours en présentiel ?
SOS Éducation : Comment votre école s’est-elle organisée concernant
la « continuité pédagogique » ?
Enseignante : Nous avons utilisé l’outil « École directe » et les parents nous envoyaient une synthèse.
Enseignante : De l’inspection : aucune. De la direction : de s’organiser pour la continuité pédagogique dès la fin des cours. Puis des informations régulières sur la situation.
SOS Éducation : Comment l’annonce de la “continuité pédagogique” a-t-elle été perçue par l’ensemble du corps enseignant ?
Enseignante : Reçue comme une pénible nécessité. Nous avons été associées à l’organisation, qui doit prendre en compte le fait que toutes les élèves ne disposent pas d’un ordinateur.
SOS Éducation : Est-ce que l’organisation a été compliquée à mettre en place ?
Enseignante : Non mais elle a été coûteuse en temps.
SOS Éducation : Tous les enseignants ont-il pu assurer les cours à distance ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Comment les choses se sont mises en place en matière d’organisation ?
Enseignante : Le travail pour la semaine suivante était donné le week-end, il était synthétisé par les professeurs sur une feuille de suivi remise aux parents. Les parents contrôlaient que tout était fait et ils renvoyaient les devoirs à chaque professeur, puis il s’en suivait des appels téléphoniques.
SOS Éducation : Aviez-vous tous les éléments nécessaires (sur le plan pédagogique mais aussi sur un plan matériel) pour mener à bien la « continuité pédagogique » ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Quel matériel avez-vous utilisé (mis à disposition de l’école, le vôtre, un prêt… / idem concernant la connexion internet) ?
Enseignante : Livre et mes propres ressources (y compris Internet) ; J’ai utilisé l’abonnement Teams de l’école.
SOS Éducation : Quels moyens avez-vous utilisés pour être en contact avec les familles, vos élèves… ?
Enseignante : Les e-mails et le téléphone.
SOS Éducation : Quels systèmes, logiciels, applications avez-vous utilisés pour communiquer vos cours, exercices… ?
Enseignante : E-mail.
SOS Éducation : Étiez-vous déjà à l’aise avec ces outils ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Avez-vous été formé(e) ? Si oui, comment ? Par qui ?
Enseignante : Nous avons bénéficié d’une formation à l’outil Teams par le responsable informatique de l’école.
SOS Éducation : Avez-vous développé vos compétences sur cet outil pendant le confinement ?
Enseignante : Plus ou moins.
SOS Éducation : Allez-vous poursuivre l’usage de certains outils en classe ?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Que vous ont appris, apporté ces changements de mode de travail ?
Enseignante : Un suivi plus personnalisé des élèves, mais pas tenable sur le long terme.
SOS Éducation : Concernant l’assiduité des élèves – Tous les élèves de votre classe ont-ils suivi vos cours à distance et ont-ils remis les devoirs demandés ?
Enseignante : Presque.
SOS Éducation : Combien d’élèves ne se sont pas manifestés ? Sur combien d’élèves au total ?
Enseignante : 5-6 sur 120 (soit 4 à 6 %).
SOS Éducation : Avez-vous pu joindre les familles ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Avez-vous pu en remettre certains au travail ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Ces élèves sont-ils également des décrocheurs en classe ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Avez-vous des élèves en situation de handicap dans votre classe ? Si oui, combien ?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Avez-vous pu organiser des points réguliers avec les parents ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : En étaient-ils demandeurs ?
Enseignante : Pour certains d’entre eux oui.
SOS Éducation : Avez-vous modifié la nature des exercices et devoirs demandés du fait que les élèves pouvaient s’aider de leur cours, ou bien se faire aider par les parents ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Avez-vous noté les devoirs maison, les rendus ?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Par notes ou par compétences ?
Enseignante : Par appréciations.
SOS Éducation : Avez-vous ajusté votre notation à la situation particulière des élèves ?
Enseignante : Oui
… au niveau que vous connaissez de l’élève ? Oui
… au niveau d’aide que vous pensez qu’il a eu ? NSP
… au mérite du fait des conditions intrafamiliales que vous connaissez ? NSP
… à l’assiduité au travail ? Oui
SOS Éducation : Avez-vous senti un relâchement, une baisse de l’assiduité après l’annonce du ministre Jean-Michel Blanquer sur le fait que les notes ne seraient pas comptées dans les bulletins ?
Enseignante : NSP
SOS Éducation : Avez-vous le sentiment que vous avez pu avancer normalement dans le programme ? Plus vite (vous êtes en avance), plus lentement (vous êtes en retard) ?
Enseignante : Normalement.
SOS Éducation : Considérez-vous que les évaluations faites à distance vous permettent de juger plus, moins ou autant que les évaluations faites en classe ?
Enseignante : Moins.
SOS Éducation : Avez-vous pu varier les activités demandées du fait justement de travailler à distance ? Par exemple, quelle activité avez-vous pu donner à faire qui n’aurait pas été possible en classe ?
Enseignante : Approfondissements selon les niveaux des élèves.
SOS Éducation : Si vous deviez évaluer le temps de travail, vous diriez que vos élèves ont dû passer combien de temps à travailler sur votre matière par jour (pour la maternelle et le primaire), par semaine (pour le collège) à comparer avec quelle durée de cours ?
Enseignante : Plus ou moins le temps habituel des cours, sans compter le temps des devoirs qui s’ajoute.
SOS Éducation : Avez-vous remarqué des différences de comportement chez vos élèves ? Angoisses, peur… ?
Enseignante : Oui, certains ravis des entretiens téléphoniques, d’autres stressés.
SOS Éducation : Diriez-vous que votre temps de travail a été plus élevé, moins élevé, ou identique par rapport à celui nécessaire en classe ordinaire ?
Enseignante : Plus élevé.
SOS Éducation : Avez-vous senti un relâchement, une baisse de l’assiduité après l’annonce du ministre Jean-Michel Blanquer sur le fait que les notes ne seraient pas comptées dans les bulletins?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Quel a été le rôle des parents ? Que leur avez-vous demandé de faire ? Combien de temps pensez-vous qu’ils devaient passer par jour pour veiller à l’assiduité de leur enfant ?
Enseignante : Vérifier que les devoirs étaient faits.
SOS Éducation : Si vous deviez donner 3 à 5 points positifs de cette situation ?
Enseignante : Personnalisation des exigences.
SOS Éducation : Si vous deviez donner 3 à 5 points négatifs ?
Enseignante : Trop coûteux en temps. Nécessité de relations entre professeur et élève mais aussi entre élèves
SOS Éducation : Êtes-vous favorable à la reprise de l’école le 11 mai prochain ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Pourquoi ?
Enseignante : Sociabilité.
SOS Éducation : Retournerez-vous faire classe ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Pourquoi ?
Enseignante : C’est mon métier !
SOS Éducation : Appréhendez-vous ce retour ?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Pour quelles raisons ?
Enseignante : Impossibilité de maintenir les cours à distance et en présentiel.
SOS Éducation : Pensez-vous que le taux d’absentéisme sera très important dans votre établissement ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Côté enseignants ?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Côté élèves ? Quel pourcentage à votre avis ?
Enseignante : Oui. 60 à 70 %.
SOS Éducation : Quels profils d’élèves seront présents selon vous ?
Enseignante : Les élèves qui sont restées à Paris pendant le confinement.
SOS Éducation : Êtes-vous favorable au volontariat des familles pour envoyer leurs enfants à l’école ?
Enseignante : Oui.
SOS Éducation : Pensez-vous qu’il faille imposer à certaines familles le retour de leurs enfants à l’école, en fonction de l’assiduité ?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Pensez-vous que, pour les élèves assidus et les parents qui le demandent, le maintien de l’école à la maison est une bonne solution pour limiter le nombre d’élèves par classe ?
Enseignante : Pas de solution !
SOS Éducation : Pour ceux qui ne seront pas présents, pensez-vous possible de continuer l’enseignement à distance, en même temps que le cours en présentiel ?
Enseignante : Non.
SOS Éducation : Comment votre école s’est-elle organisée concernant
la « continuité pédagogique » ?
Enseignante : Dès le départ on s’est projeté jusqu'aux vacances de Pâques, et chaque prof s’est dit quel rythme suivre et quel outil utiliser. Moi j’ai choisi l’outil Toute mon année, je l’utilisais pour partager des photos au départ et du coup je me suis mise à l’utiliser pour toute la période de confinement « l’école à la maison ». Par contre mes collègues n’avaient pas d’outil. On s’est posé la question d’une plateforme commune, moi je me suis mise à utiliser plusieurs fonctionnalités de la plateforme Toute mon année et les autres ont choisi Google Classroom.
Enseignante : Pas de contact de l’inspection ; de notre direction, l’idée était de pouvoir assurer la continuité pédagogique ; proposer un rythme assez similaire à celui de la classe pour continuer à donner un cadre aux enfants ; être disponible aux horaires de classe (8h30-12h, 13h30-16h30) ; suggestion de ne pas faire de nouvelles notions pendant les ~10 premiers jours de confinement pour ne pas « perdre » les enfants, mais instaurer un rythme ; proposer de conserver nos réunions hebdomadaires, par duo (équivalent Zoom) pour pouvoir continuer à travailler main dans la main ; être à l’écoute des difficultés possibles des parents dans la mise en place de l’école à la maison.
SOS Éducation : Comment l’annonce de la “continuité pédagogique” a été-t-elle perçue par l’ensemble du corps enseignant ?
Enseignante : Le corps professoral a tout de suite été en ligne avec cette idée de continuité pédagogique. Notre priorité était, pour le bien de nos élèves, de pouvoir assurer la classe, malgré les contraintes de la distance, et de pouvoir accompagner au mieux les parents d’élèves dans cette mise en place de l’école à distance.
SOS Éducation : Est-ce que l’organisation a été compliquée à mettre en place ?
Enseignante : De manière générale, même avant le confinement, l’esprit de l’école est d’avoir un lien de proximité avec les parents, nous avions des contacts très réguliers déjà auparavant. Cela n’a pas été un grand bouleversement pour eux, le confinement. Déjà en temps normal, les parents qui ont une difficulté sont incités à nous appeler quand il y a un problème avec leurs enfants et on les aide à distance pour une leçon ou un exercice, un devoir… Donc la mise en place a été assez naturelle.
SOS Éducation : Tous les enseignants ont-ils pu assurer les cours à distance ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Comment les choses se sont mises en place sur le plan organisationnel ?
Enseignante : Avant le confinement, on n’était pas du tout sur ce mode de fonctionnement sur des outils informatiques car nous n’avons aucun ordinateur et aucun écran à l’école, en classe ce sont les manuels et cahiers. Le vendredi, avant confinement, on a demandé aux enfants de repartir avec tout leur matériel et leurs cahiers. Le lundi suivant, j’ai pu préparer certaines photocopies et imprimer des exercices que j’avais préparés. J’ai pu les donner aux parents par le portail avec le lot de bûchettes et d’élastiques pour continuer le travail de numération. On a aidé les parents à la mise en place de ces outils que les enseignants utilisaient, donc pour moi la plateforme Toute mon année et pour mes collègues, Google Classroom, et cela a été plus facile que ce qu’on imaginait. Sous 48h tous les parents ont réussi à mettre leur code. D’autres enseignants ont choisi un mode plus direct en envoyant chaque jour les cours et les devoirs par vidéo ou whatsapp. Pour garder le rythme on a un rendu par jour. Les parents doivent nous transmettre une photo du travail du jour via whatsapp. Pour nous, il était aussi important de conserver un esprit d’école et notamment le matin on a un rassemblement avec chant de la marseillaise et levée du drapeau, une mise en avant des enfants méritants… et donc tous les matins par vidéo ou en vocal notre directeur reproduit un semblant de rassemblement de journée… pour que l’esprit de l’école continue. Cela permet vraiment de se rendre “présent à l’école”. Le fait de continuer à faire cet appel au drapeau, de féliciter tel élève pour un beau travail en maths par exemple, de mettre en avant des apports extrascolaires… On a pu renforcer le sens du service… valoriser d’autres activités…
SOS Éducation : Aviez-vous tous les éléments nécessaires (sur le plan pédagogique mais aussi sur un plan matériel) pour mener à bien la continuité pédagogique ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Quel matériel avez-vous utilisé (mis à disposition de l’école, le vôtre personnel, un prêt… / idem concernant la connexion internet) ?
Enseignante : Les PC portables de l’école (pour les professeurs) ; les manuels et le matériel pédagogique de l’école (bûchettes pour la numération) ; connexions internet privées à la maison, mais cela n’a posé de problème à personne, que ce soit pour les professeurs ou pour les élèves
SOS Éducation : Quels moyens avez-vous utilisés pour être en contact avec les familles, vos élèves… ?
Enseignante : La plateforme Toute mon année, vidéos, appels téléphoniques et un rendu chaque jour des parents qui envoient par photo whatsapp le travail de la journée. Dans les outils qu’on utilise beaucoup, pour moi c’est la vidéo, on s’était dit que ce serait possible de faire des classes en direct mais ce n’est pas adapté donc on a choisi d’utiliser la vidéo et l’audio. Ce qu’ont fait aussi beaucoup de mes collègues, pour une notion en particulier on se filme et on met la vidéo sur la plateforme choisie, les parents la consultent et la ré-expliquent aux enfants, ou bien ce sont directement les enfants en autonomie qui la regardent.
SOS Éducation : Quels systèmes, logiciels, applications avez-vous utilisés pour communiquer vos cours, exercices… ?
Enseignante : Par mail, whatsapp et vidéos
SOS Éducation : Étiez-vous déjà à l’aise avec ces outils ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Avez-vous été formé ? Si oui, comment ? Par qui ?
Enseignante : Pas de besoin de formation particulier, nous utilisions la plupart des plateformes. Pour ce qui est de Google Classroom, la seule plateforme que nous n’utilisions pas, elle nous a été présentée par notre directeur.
SOS Éducation : Avez-vous développé vos compétences sur cet outil pendant le confinement ?
Enseignante : Oui, j’utilisais la plateforme Toute mon année seulement pour le partage de photos et maintenant j’utilise plein d’autres fonctionnalités. Pour les vidéos je me suis initiée au montage pour les rendre plus présentables et plus stimulantes aux élèves.
SOS Éducation : Allez-vous poursuivre l’usage de certains outils en classe ?
Enseignante : A priori au retour nous reprendrons les usages que nous faisions déjà de ces technologies : Toute mon année, whatsapp…
SOS Éducation : Que vous ont appris, apporté ces changements de mode de travail ?
Enseignante : Une grande adaptabilité aux circonstances !
SOS Éducation : Tous les élèves de votre classe ont-ils suivi vos cours à distance et ont-ils remis les devoirs demandés ?
Enseignante : La première semaine du confinement, c’était la mise en place du rythme sur les 14 élèves de ma classe, 10 ont pris rapidement le rythme, certains plus ou moins spontanément me sollicitent régulièrement, et il y en a 4 ou 5 qu’il a fallu raccrocher, on sent la disparité d’accompagnement entre les familles. Notamment ceux qui ont 5 enfants, dans des environnements de logement limité. Il faut que tous les enfants soient accrochés au wagon. On sait de toute manière que tous les enfants ne disposeront pas forcément des mêmes conditions pour suivre l’intégralité du programme et qu’il faudrait certainement nous adapter aux contraintes de chacun.
SOS Éducation : Combien d’élèves ne se sont pas manifestés ? Sur combien d’élèves au total ?
Enseignante : 1 ou 2 élèves sur 14. En fait, ce n’est pas qu’ils ne se sont pas du tout manifestés ; mais plutôt par rapport aux autres élèves avec qui nous avons assez rapidement le retour quotidien des devoirs, pour ces deux élèves les envois étaient très irréguliers (~un ou deux retours incomplets par semaine), avant les vacances de Pâques.
SOS Éducation : Avez-vous pu joindre les familles ?
Enseignante : Oui
SOS Éducation : Avez-vous pu en remettre certains au travail ?
Enseignante : En fait d’être en face à face avec la maîtresse, cela a permis de remettre l’élève au travail. Du coup je me suis fixée comme objectif de les avoir au moins 1 fois en individuel pour une séance de travail par jour. Pour être sûre qu’il y ait au moins un temps de travail dans la journée. Pour les 1 ou 2 élèves qui ont du mal à tenir le travail sur 14 on fait du suivi individuel. Au retour des vacances de Pâques grâce à ce système nous avons un retour quotidien des tous les élèves (avec quelques exceptions ponctuelles, mais dans ce cas les devoirs sont rattrapés le lendemain ou le mercredi ou week-end).
SOS Éducation : Ces élèves sont-ils également des décrocheurs en classe ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Avez-vous des élèves en situation de handicap dans votre classe ? Si oui, combien ?
Enseignante : Non
SOS Éducation : Avez-vous pu organiser des points réguliers avec les parents ?
Enseignante : Oui, tous les jours ils envoient les travaux de leurs enfants par whatsapp
SOS Éducation : En étaient-ils demandeurs ?
Enseignante : Les familles à l’aise avec l’accompagnement scolaire en ont demandé plus pour occuper les enfants. Les familles débordées m’ont dit que c’était trop et donc je me suis adaptée aux exigences des familles.
SOS Éducation : Avez-vous modifié la nature des exercices et devoirs demandés du fait que les élèves pouvaient s’aider de leur cours, ou bien se faire aider par les parents ?
Enseignante : Exigence un peu au-dessus de la moyenne et on ajuste en fonction des familles notre message, mais par exemple j’ai gardé un contrôle de maths le mardi et je demande aux parents de le faire en conditions réelles qu’on puisse continuer à noter. J’ai le sentiment qu’ils jouent bien le jeu, au moins le jour du contrôle ils le renvoient. La collègue de CE2 a gardé 2 contrôles (sur 3 par semaine normalement) dont un à l’oral, elle donne une liste de questions et les enfants s’enregistrent, c’est moins lourd à gérer qu’un écrit supplémentaire et cela fonctionne bien.
SOS Éducation : Avez-vous noté les devoirs maisons rendus ?
Enseignante : Oui, j’ai continué de noter les enfants.
SOS Éducation : Par notes ou par compétences ?
Enseignante : Par notes.
SOS Éducation : Avez-vous ajusté votre notation à la situation particulière des élèves. Si oui, par rapport :
au niveau que vous connaissez de l’élève
au niveau d’aide que vous pensez qu’il a eu
au mérite du fait des conditions intrafamiliales que vous connaissez
à l’assiduité au travail
Enseignante : On ajuste la notation en fonction de la situation intrafamiliale, le soin apporté au travail… on va noter l’oral et les écrits du quotidien et nous ajusterons ces notes toute la durée du confinement.
SOS Éducation : Avez-vous senti un relâchement, une baisse de l’assiduité après l’annonce du ministre Jean-Michel Blanquer sur le fait que les notes ne seraient pas comptées dans les bulletins ?
Enseignante : Le fait qu’on soit hors contrat, on fonctionne différemment. Les petits travaillent si la maîtresse est présente et si maman et papa sont présents. Ils ont compris que le rythme est tellement proche de l’esprit habituel de notre école que cela continue. On n’est pas dépendant, notre école est vraiment dans la continuité pédagogique, même à distance.
SOS Éducation : Avez-vous le sentiment que vous avez pu avancer normalement dans le programme ? Plus vite (vous êtes en avance), plus lentement (vous êtes en retard)
Enseignante : Les deux premières semaines de confinement nous n’avons fait que du renforcement des notions et pas de nouvelles notions abordées, donc j’ai mis ma progression en pose. J’ai un retard de 10-15 jours sur ma progression pédagogique. En maths je vais faire le programme mais il y aura peut-être des chapitres qu’on verra plus rapidement et qu’ils referont en classe supérieure.
Je pense qu’on a fait moins que si on avait été en classe. La priorité était de s’ajuster à ces circonstances exceptionnelles, le premier but est que chacun puisse prendre ce rythme. Une fois qu’on a accroché tout le monde, j’ai fait un choix sur les chapitres vraiment essentiels, certains chapitres ont été davantage mis de côté. Le cœur du programme sera fait. Les élèves continuent de progresser. En français on avait un bon rythme et j’ai pu continuer sur cette lancée : 2 phonèmes par semaine, malgré deux élèves qui ont plus de difficultés, et pas d’accompagnement à la maison. Je n’ai pas eu besoin d’adapter. J’ai accompagné directement ces deux élèves. Ainsi on tiendra le programme de français sans aucun retard.
SOS Éducation : Avez-vous le sentiment que les évaluations que vous avez pu mener à distance vous permettent de juger si vos élèves ont acquis ou pas les connaissances attendues ?
Enseignante : Par rapport aux évaluations faites en classe : à peu près autant.
SOS Éducation : Avez-vous pu varier les activités demandées du fait justement de travailler à distance ? Par exemple quelle activité avez-vous pu donner à faire qui n’aurait pas été possible en classe ?
Enseignante : Les collègues de CM1 et CM2 ont des élèves qui se sont filmés en faisant leurs séances de sport et ensuite c’était proposé au reste de la classe. Ma collègue de CM1 a proposé de faire des exposés… Pour ce qui me concerne, j’ai continué mes leçons de chose et je suis allée regarder les sites que j’ai l’habitude de consulter le blog “le petit cartable de Sanleane” ; “bout de gomme”… Et mon directeur qui fait l’éducation civique et morale fait pareil, tout ce qui est aspect culturel français est très important dans notre école. Par ailleurs, en classe j’avais un petit temps de lecture suivi du feuilleton d’Hermès et cela nous donnait la possibilité d’ouvrir à beaucoup de choses, donc là tous les jours je poste ma lecture en vidéo et ensuite les enfants m’envoient leurs photos ou dessins que je mets ensuite sur la plateforme Toute mon année. Le jour de la reprise après les vacances d’avril une élève a envoyé une photo avec « bonne reprise à tous », c’était sympa, beaucoup de parents jouent le jeu et envoient des photos … en train de travailler, de donner un coup de main à maman… des vidéos d’enfants qui chantent la marseillaise le matin : pour certains d’entre eux toute la famille joue le jeu et ensuite mon directeur fait des montages vidéo, et on les partage.
SOS Éducation : Si vous deviez évaluer le temps de travail, vous diriez que vos élèves ont dû passer combien de temps à travailler par jour (pour maternelle, primaire), sur votre matière par semaine (pour collège) à comparer avec quelle durée de cours ?
Enseignante : 2h30 – 3h de travail quotidien par élève, la plupart des familles ont adopté ce rythme de travail, avec généralement un travail scolaire le matin et l’après-midi d’autres activités.
SOS Éducation : Avez-vous remarqué des différences de comportement chez vos élèves ? Angoisses, peur… ?
Enseignante : Pas particulièrement.
Concernant votre temps de travail
SOS Éducation : Diriez-vous que votre temps de travail a été plus élevé, moins élevé, ou identique par rapport à celui nécessaire en classe ordinaire ?
Enseignante : On a gardé le rythme de l’école démarrage à 8h30, on envoie nos messages aux parents, on est disponible aux horaires d’ouverture de l’école. On demande aux parents de renvoyer le travail fait avant 16 h 30 mais dans les faits c’est plutôt jusqu’à 18 h. Durant la journée je suis en train de préparer ma classe des jours suivants soit je suis en ligne avec des enfants, 2 ou 3 appels entre 25 minutes et 1 heure, et le travail qui arrive au fil de l’eau, je fais des retours personnalisés pour pouvoir les encourager, si par exemple j’ai des enfants qui sont en difficulté sur un geste graphique, je prends le temps de me filmer pour montrer comment bien faire le geste. Donc la journée de travail est de 8 h 30 à 17 h 30 c’est moins intense qu’une journée de travail à l’école car je n’ai pas les 1h30 de transport habituels, donc de ce point de vue c’est plus souple mais par contre concernant le travail d’adaptation des cours c’est plus long, je passe du temps à m’approprier de nouveaux outils : cela impose un vrai rythme mais pas plus soutenu que d’habitude, il est autant soutenu.
SOS Éducation : Quel a été le rôle des parents ? Que leur avez-vous demandé de faire ? Combien de temps pensez-vous qu’ils devaient passer par jour pour veiller à l’assiduité de leur enfant ?
Enseignante : Il faut être vraiment très vigilant sur la communication aux parents. On gère des fichiers de suivi des élèves pour noter là où on en est, on relance les parents au bon moment, par écrit ou par téléphone… on entre dans la sphère de l’intime, au quotidien et en temps normal le suivi de l’élève reste sur un degré professionnel, alors que dans cette situation de confinement, nous on est chez nous et eux sont chez eux. Heureusement que la relation de confiance avec les parents a été créée depuis le début de l’année. On a un degré supplémentaire dans cette intimité.
Temps de travail 2 h 30 à 3 h par jour, travail scolaire le matin et l’après-midi autres activités. J’ai dit aux parents : “je vous dirai les 2 ou 3 objectifs qui sont à atteindre impérativement”. 2 mères n’ont pas pu gérer, pour ces deux-là j’ai fait le suivi : 1 heure par jour.
Concernant l’école à la maison
SOS Éducation : Quelle est la plus grande difficulté que vous avez rencontrée pendant cette période de confinement ?
Enseignante : Pas vraiment une difficulté, mais un point d’attention : savoir trouver la juste posture vis-à-vis des parents, ni trop pour ne pas mettre la pression, envahir l’espace de la famille ; ni trop peu en étant disponible auprès des parents et des enfants quand on sent un élève en difficulté ou quand on sent un parent débordé par le rythme de l’école à la maison.
SOS Éducation : Quels sont les enseignements que vous avez pu en tirer ?
Enseignante : La relation parents est vraiment au cœur de notre pédagogie ; travailler main dans la main avec eux, pour le bien de l’enfant. Nous avons à cœur de faire vivre cette relation de confiance et de travail avec les parents au quotidien ; des situations inédites comme le confinement nous confortent dans cette idée qu’il est indispensable de travailler avec eux au jour le jour.
SOS Éducation : Si vous deviez donner 3 à 5 points positifs de cette situation ?
Enseignante : Les enfants qui ont un très bon accompagnement à la maison (4 à 5) font de très gros progrès plus que ce qu’ils auraient pu faire en classe, ils ont le même rythme voire plus rapide que le rythme de la classe, il n’y aura pas d’effet négatif du confinement pour eux. Cela aura été plutôt bénéfique.
SOS Éducation : Si vous deviez donner 3 à 5 points négatifs ?
Enseignante : Pour les enfants avec un accompagnement moindre à la maison l’effet est négatif. Pour 1/3 des enfants de la classe le travail avec un encadrement très présent à la maison finalement c’est profitable pour les apprentissages. Mais pour les 2/3 pour lesquels le rythme est moins efficace à distance, il y aura un manque dans les apprentissages à combler l’année prochaine.
Concernant la reprise
SOS Éducation : Êtes-vous favorable à la reprise de l’école le 11 mai prochain ? Pourquoi ? Appréhendez-vous ce retour ?
Enseignante : Je suis plutôt favorable pour les familles et les élèves c’est un rythme qui n’est pas facile à gérer et à tenir, les conditions de vie ne sont pas favorables et je pense que c’est une bonne chose. La seule chose qui m’interroge : Combien de parents seront prêts à envoyer leurs enfants à l’école ? Donc combien d’enfants seront présents ? Quel va être mon rythme d’instit ? Est-ce qu’il va falloir faire classe et continuer également à distance, la préparation n’est pas la même, et donc double tâche et double journée + les 1h30 de transport ? C’est sur ces aspects là que cela m’interroge mais pour le bien des parents et des familles je pense que c’est mieux. Pas d’appréhension particulière, simplement ces interrogations.
SOS Éducation : Retournerez-vous faire classe ? Pourquoi ?
Enseignante : Oui bien sûr ! C’est mon rôle, je souhaite continuer à accompagner au mieux mes élèves et je fais confiance à ma direction pour organiser la reprise de manière à ce que les règles sanitaires soient respectées et nous participerons au mieux à la mise en place de toutes ces règles
SOS Éducation : Pensez-vous que le taux d’absentéisme sera très important dans votre établissement ?
Enseignante :
Coté enseignants ? Si oui quel pourcentage à votre avis ? Tous les enseignants seront présents
Coté élèves ? Si oui quel pourcentage à votre avis ? pour le moment pas encore de visibilité, l’organisation de la reprise est encore en cours
Quels profils d’élèves seront présents selon vous ? Pensez-vous que les élèves qui ont été “perdus” pendant le dispositif de l’école à la maison seront présents ? Avec la mise en place de suivis individuels, aucun élève n’a été perdu pendant le temps du confinement.
SOS Éducation : Êtes-vous favorable au volontariat des familles pour envoyer leurs enfants à l’école ?
Enseignante : Pour nous, les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants, aussi nous respecterons le souhait de certaines familles de ne pas remettre leurs enfants tout de suite.
De notre côté en tout cas, nous nous emploierons à organiser le retour à l’école avec toutes les précautions possibles, comme recommandé par le gouvernement afin que les parents puissent renvoyer leurs enfants avec confiance.
SOS Éducation : Pensez-vous qu’il faut imposer à certaines familles le retour de leurs enfants à l’école, en fonction de l’assiduité ?
Enseignante : Pas d’avis sur la question, le lien étant maintenu avec toutes les familles, nous ferons en tout cas au mieux pour le suivi de tous les élèves pour la suite.
SOS Éducation : Pensez-vous que pour les élèves assidus et les parents qui le demandent le maintien de l’école à la maison est une bonne solution pour éviter le nombre d’élèves par classe ?
Enseignante : Comme nous avons déjà des effectifs réduits (max. 15 par classe) et des locaux spacieux, nous ne sommes pas concernés, il me semble.
SOS Éducation : Pour ceux qui ne seront pas présents, pensez-vous possible de continuer l’enseignement à distance, en même temps que le cours en présentiel ?
Enseignante : Nous sommes encore en cours d’organisation pour la reprise, pour assurer le meilleur suivi pour tous les élèves.
SOS Éducation : Comment s’est passé l’école à la maison dans votre établissement?
Chef d’établissement : Nous n’avons rencontré aucune difficulté. J’avais fait une formation en accéléré aux enseignantes sur les supports numériques à utiliser. Nous avons évité la multiplication des supports pour faciliter le suivi des familles. Tout fonctionne à partir d’envois via les boîtes mail. Nous avons maintenu les horaires d’établissement pour la continuité pédagogique. Chaque vendredi, j’envoie une lettre aux familles.
C.E. : Oui, sans aucun souci. J’ai une équipe fédérée et dynamique. Nous étions ressources les unes pour les autres. Nous échangeons sur un groupe whatsapp quotidiennement. Chaque mardi après-midi, nous sommes en réunion sur zoom. Nous avons même pu maintenir nos équipes éducatives avec les familles à distance.
SOS Éducation : Tous les élèves ont-ils pu suivre avec assiduité ? Si non, combien d ’élèves ne sont pas parvenus à suivre en mode “école à la maison” ?
C.E. : Nous avons l’adhésion de tous. J’ai demandé également de contacter les familles rapidement si les retours s’arrêtaient. Pour nos élèves à BEP, il y a des zooms individuels.
SOS Éducation : Avez-vous eu des retours réguliers des parents ? Qu’est-ce qui s’est bien passé ? et moins bien passé ?
C.E. : Oui, des retours positifs et réguliers remerciant l’investissement de l’équipe.
SOS Éducation : Comment avez-vous reçu l’annonce du président de la République de la réouverture des écoles ? Pourquoi ?
C.E. : Je m’attendais à cette annonce. Par contre, ce que je trouve épuisant, c’est d’être informée par les médias, l’inconstance des mesures annoncées. Ex : La base du retour des GS, CP et CM2 annoncée est balayée. Nous préparons, anticipons et il faut à chaque fois, tout revoir. Maintenant, il s’agit de rédiger le protocole sanitaire de l’établissement. C’est lui qui va fixer le cadre, le nombre d’élèves, le nombre de groupes présents, les garderies des enfants des parents en première ligne, la restauration, l’accès à l’établissement. Il va falloir aussi s’interroger sur nos responsabilités engagées en cas de contamination…
SOS Éducation : Comment cela a-t-il été perçu par vos équipes ?
C.E. : L’ensemble de l’équipe reprend en présentiel. Elles se sentent sécurisées par le cadre que je leur propose. Par contre, elles ont du mal à se projeter avec les alternances de groupes, la continuité pédagogique à poursuivre. Je pense que c’est en le vivant que nous saurons. Surtout que peut-être en septembre, ce sera toujours notre réalité. La problématique a changé : on ne parle plus d’après, mais comment vivre avec le Covid.
SOS Éducation : Qu’est-ce qui vous inquiète ?
C.E. : Je pense aux familles et à la nouvelle adaptation que nous allons demander. Deux jours d’école en présentiel, deux en distanciel … Cela va être un casse-tête pour les jours sans école. Dans l’école, surveiller et appliquer les gestes barrières va être un vrai défi de tous les instants, notamment chez les plus jeunes. Je suis volontaire dans les gardes des enfants des soignants. J’ai bien vu : en maternelle, c’est difficile. Autre point, l’entrée et la sortie : c’est un regroupement. Les masques… quand va t-on les recevoir ? Nous en avons cousu, par anticipation, une cinquantaine
SOS Éducation : Avez vous déjà pu consulter vos équipes ? Combien de vos enseignants sont d’accord pour reprendre ?
C.E. : Toutes reprennent. Nous avons déjà travaillé dans ce sens le lendemain de l’allocution du Premier ministre.
SOS Éducation : Avez-vous eu des contacts avec les parents d’élèves ? Sont-ils favorables à une reprise ?
C.E. : J’ai fait un sondage à l’aide de Google Forms. 50 % pour et 50 % contre. J’ai 190 familles. Il me manque encore une trentaine de réponses.
SOS Éducation : Selon vous, la reprise progressive des écoles le 11 mai est-elle une bonne ou mauvaise chose ? Pourquoi ?
C.E. : Pour ma part, je pense que je ne serai prête que le 25 mai. Le temps est trop court pour rédiger correctement le protocole sanitaire, aménager l’établissement, recevoir l’ensemble des besoins en protection et hygiène. Par contre, oui cela doit être très progressif. Il s’agit d’apprendre à vivre pour toute une communauté les gestes barrières. De plus, les groupes classes vont être en “huis-clos” : pas de brassage de groupe. Il faut commencer avec peu de groupes et petit à petit accueillir pour le bien commun de tous.
SOS Éducation : Quelles sont les mesures sanitaires que vous pensez pouvoir mettre en place :
C.E. :
SOS Éducation : Avez-vous d’autres commentaires, recommandations à faire ?
C.E. : Je pense qu’il nous faut changer notre regard. L’objectif est d’accueillir en garantissant des conditions optimales sanitaires. Le risque 0 n’existe pas. Il est essentiel que les parents soient en accord avec le protocole sanitaire avant le retour de leur enfant. Ce retour à l’école est un engagement. Et surtout, il va falloir être dans une écoute active, permettre à nos élèves et familles de déposer la parole. Ce confinement a été traumatisant pour beaucoup. L’école doit les accompagner sans se substituer à un psychologue bien entendu. Ces quelques jours d’enseignement jusqu’au 4 juillet vont revenir sur les apprentissages de la continuité pédagogique. Les groupes vont être articulés en groupes de besoin. Il s’agit de réduire les inégalités mais aussi de ne pas pénaliser l’enfant qui a réussi à intégrer l’ensemble des notions à distance. Là, c’est aussi un vrai challenge.
SOS Éducation : Comment s’est passé l’école à la maison dans votre établissement?
Chef d’établissement : Pour nous il ne s’agit pas tant « d’école à la maison » que de « continuité pédagogique ». C’est-à-dire de poursuite d’exercices et d’acquisition dans une forme renouvelée parfois bien éloignée des habitudes. Nous luttons contre la formule « manuel scolaire » avec « lire page X et faire l’exercice page X ».
C.E. : Oui, tous avec beaucoup d’implication sauf quelque-uns touchés par le virus pendant quelques jours.
SOS Éducation : Tous les élèves ont-ils pu suivre avec assiduité ? Si non, combien d’élèves ne sont pas parvenus à suivre à distance ?
C.E. : Nous avons prêté du matériel ici ou là. La bonne volonté y est côté élèves. Les familles sont très actives. Les enseignants contactent au téléphone les familles des élèves « absents », c’est-à-dire non réactifs : ne renvoyant pas de travail, familles ne répondant pas aux mails. En secondaire, la chose était au début la difficulté d’appropriation des outils « Pronote », internet etc. Des personnels assistent les familles en ligne : CPE, référent informatique, secrétaire. Nous avons pris le parti de répondre personnellement à chaque message et de suivre téléphoniquement les familles en retrait. Ils s’entretiennent avec les élèves eux-mêmes au collège et au lycée.
SOS Éducation : Avez-vous eu des retours réguliers de la part des parents ?
C.E. : Oui, énormément
SOS Éducation : Comment avez-vous reçu l’annonce du président de la République de la réouverture des écoles à partir du 11 mai ?
C.E. : Personnellement j’avais envisagé cette hypothèse mais je pensais que les classes à examens seraient privilégiées puisque les élèves seront évalués sur le contrôle continu. C’est-à-dire les notes du 3° trimestre au retour du confinement. Je me préparais à une réouverture en septembre pour les autres.
SOS Éducation : Comment cela a-t-il été perçu par vos équipes enseignantes et le personnel de l’établissement ?
C.E. : La concentration de la reprise sur l’école maternelle et primaire pour l’instant préoccupe les personnels quant aux questions de distanciation et de nettoyage des classes. Nous serons attentifs à la circulation de la parole entre adultes et avec les jeunes. Présence de la psychologue, de l’infirmière et des équipes pastorales.
SOS Éducation : Avez-vous déjà pu consulter vos équipes ? Combien de vos enseignants sont en mesure de reprendre les cours en classe ?
C.E. : Au primaire, le contact a toujours été régulier. Nous avons deux classes par niveau. Deux enseignants ont des problèmes de santé qui les obligent à rester au domicile.
SOS Éducation : Avez-vous eu des contacts avec les parents d’élèves ? Sont-ils favorables au retour en classe ?
C.E. : 52 % y sont favorables.
SOS Éducation : Pensez-vous qu’il y aura un absentéisme important du côté des élèves ? Si oui, à quel pourcentage vous attendez-vous ?
C.E. : Nous procédons par inscription auprès des volontaires. Nous ne parlerons pas d’absentéisme mais « d’élèves domiciliaires » ou « d’élèves distanciés ». Nous souhaitons respecter le souhait des familles sans culpabiliser. Il me semble que la question pour les familles est davantage liée aux conditions de la reprise des activités professionnelles des parents, ce qui est légitime. Nous encourageons les familles qui n’ont pas d’autre mode de garde pour reprendre leur job de nous confier les enfants. La vraie question pour nous étant de ne pas nous transformer en garderie mais d’assurer l’enseignement à l’école et en même temps la continuité pédagogique des domiciliaires.
SOS Éducation : Quelles sont les mesures sanitaires que vous pensez pouvoir mettre en place :
C.E. : Nous respecterons les consignes et nous adapterons notre règlement intérieur élèves et adultes ; nous avons créé un comité d’hygiène (conseil de direction et cadres de l’établissement + représentants du personnel) qui travaille sur ces questions.
Nous « réinventons » la file indienne pour les élèves (file unique garantissant la distance entre les élèves), marquage au sol y compris dans la rue en cas d’attente (points de couleur tous les mètres !)
SOS Éducation : Pensez-vous pouvoir maintenir les récréations ? Et les activités périscolaires ? Sportives ?
C.E. : Oui de manière décalée, comme pour le passage aux WC avec surveillance accrue. Sport oui, plutôt relaxation, exercices au sol, préparation d’un flash mob etc., en respectant le plan de classe (toujours avoir les mêmes voisins). Inquiétude autour de la restauration scolaire. Chez nous pas d’activité périscolaire avec la mairie mais garderie et études maintenues en cas de nécessité impérieuse.
SOS Éducation : Pensez-vous qu’il sera possible pour les enseignants de gérer des enfants en classe et d’autres à distance ?
C.E. : C’est l’énorme sujet du jour ! Dans les faits – à l’école – nous allons envoyer aux domiciliaires ce qui est fait en classe. Mais la formule n’est pas satisfaisante. Nous évoluerons. Au collège, les élèves domiciliaires auront un dossier de travail spécifique basé sur l’écrit. Les élèves qui viendront auront accès à une pédagogie davantage basée sur l’oral.
SOS Éducation : Quelles sont vos attentes et vos besoins pour que tout se passe bien ?
C.E. : Nécessité d’avoir de l’aide en personnel ou en bénévoles pour l’accompagnement des déplacements, WC, récréations.
SOS Éducation : Quelles sont vos recommandations, ou vos suggestions ?
C.E. : À l’école : ne pas ouvrir pour tous les niveaux si cela n’est pas possible ou si c’est trop anxiogène pour les équipes. Présence des équipes de direction, psychologues, infirmières, aumôniers lors des ré-accueils successifs pour accompagner les adultes et les jeunes.
SOS Éducation : Avez-vous des craintes ?
C.E. : Pour les chefs d’établissement et du point de vue juridique : respect des prescriptions administratives quand c’est possible. Pouvoir le justifier quand c’est impossible. Garder une trace écrite (mails, courriers, photos, affiches) et constituer un dossier de la gestion de la crise à archiver pour pouvoir attester avec précision de ce qui aura été mis en place en cas de mises en cause par les familles ou les personnels.
Caractère propre de l’établissement : nous maintenons le lien avec des activités pastorales, des temps forts pour les élèves notamment pour ceux qui se préparaient à une étape de vie chrétienne (baptême, profession de foi, etc.). Nous préparons des fiches de ré-accueil des personnels et des élèves pour un questionnement collectif et individuel et un regard à partir de la parole de Dieu (Ancien ou Nouveau Testament) : lecture de textes + partages et réflexion en petits groupes.
SOS Éducation : Comment s’est passé l’école à la maison dans votre établissement?
Directeur d’école : Après l’incertitude des premiers jours, chacun a trouvé son rythme, et les cours se sont bien passés. L’école à distance a également contribué à renforcer le lien entre les parents et les professeurs, chacun se rendant mieux compte des difficultés auxquelles l’autre était confronté en classe ou à la maison.
D.E. : Oui.
SOS Éducation : Tous les élèves ont-ils pu suivre avec assiduité ? Si non, combien d’élèves ne sont pas parvenus à suivre en mode « école à la maison » ?
D.E. : Il y a eu des décrochages, mais ils étaient épisodiques (retour de vacances ou deuil familial par exemple). Finalement, tout le monde s’y est mis.
SOS Éducation : Avez-vous eu des retours réguliers des parents ? Qu’est-ce qui s’est bien passé ? et moins bien passé ?
D.E. : Les professeurs envoyant les devoirs chaque matin, ils ont eu des retours quotidiens ; pour ma part, j’ai eu beaucoup de parents au téléphone, et nous avons fonctionné par sondages en ligne. Le dernier, qui portait sur les modalités du déconfinement, nous a beaucoup aidés à comprendre les besoins de nos familles et à y répondre correctement.
SOS Éducation : Comment avez-vous reçu l’annonce du président de la République de la réouverture des écoles ? Pourquoi ?
D.E. : Je n’ai pas d’opinion sur le sujet, car je ne m’estime pas compétent pour commenter une décision nationale. De notre côté, nous avons choisi de prolonger l’école à distance une semaine supplémentaire en attendant de voir. Les locaux seront néanmoins ouverts pour accueillir les enfants qui n’ont pas de solution de garde, et qui feront dans les locaux les devoirs de l’école à distance. Ils sont très peu nombreux, les parents étant encore très prudents.
SOS Éducation : Comment cela a-t-il été perçu par vos équipes ?
D.E. : Nous avons trouvé ensemble cette solution pour répondre à cette déclaration du président.
SOS Éducation : Qu’est-ce qui vous inquiète ?
D.E. : La situation étant inédite, de nombreux éléments restent flous. Nous sommes soucieux d’être à l’écoute, et de préserver la santé physique et psychologique des enfants ; aussi prenons-nous nos décisions semaine après semaine pour l’instant.
SOS Éducation : Avez-vous déjà pu consulter vos équipes ? Combien de vos enseignants sont d’accord pour reprendre ?
D.E. : La date de la reprise des enseignants dans les locaux n’est pas encore connue. Pour l’instant, nous organisons un tableau de rotation des gardes pour les enfants sans solution de garde ; tous sont prêts à mettre la main à la pâte, plus ou moins tôt selon les situations personnelles et familiales.
SOS Éducation : Avez-vous eu des contacts avec les parents d’élèves ? Sont-ils favorables à une reprise ?
D.E. : 90 % d’entre eux sont contre.
SOS Éducation : Pensez-vous qu’il y aura un absentéisme important côté élèves ? Si oui, combien en pourcentage ?
D.E. : Pas d’absentéisme pour nous, puisque l’école à distance est maintenue.
SOS Éducation : Selon vous, la reprise progressive des écoles le 11 mai est-elle une bonne ou mauvaise chose ? Pourquoi ?
D.E. : Cela dépend du contexte, des effectifs et des moyens de chaque établissement. Je ne suis pas compétent pour émettre une analyse globale.
SOS Éducation : Quelles sont les mesures sanitaires que vous pensez pouvoir mettre en place :
D.E. :
Distance : oui
Désinfection des sanitaires, des surfaces et sols, des objets : oui
Port du masque : enfants ? Oui ; enseignants ? Oui. Personnel ? Oui
Gants : non
Cantine : non
Dépose et récupération des enfants : oui
SOS Éducation : Combien d’enfants pensez-vous qu’il est possible, réaliste, d’accueillir dans une classe ?
D.E. : 10 environ
SOS Éducation : Pensez-vous maintenir les récréations ? Et les activités périscolaires ? Sportives ?
D.E. : Oui pour les récréations, non pour les activités périscolaires et pour le sport.
SOS Éducation : Pensez-vous qu’il sera possible pour les enseignants de gérer des enfants en classe et d’autres à distance ?
D.E. : Ce ne sera pas notre cas.
SOS Éducation : Ceux qui ne veulent pas venir, pensez-vous qu’ils pourront poursuivre “la classe à la maison” ?
D.E. : Oui
SOS Éducation : Quelles sont vos attentes et vos besoins pour que tout se passe bien ?
D.E. : Une bonne communication avec les parents, une liberté d’action et du matériel sanitaire suffisant.
SOS Éducation : Quelles sont vos principales craintes ?
D.E. : La propagation de l’épidémie dans les locaux.
SOS Éducation : Quelles sont vos recommandations, ou vos suggestions ?
D.E. : Aucune.